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1ère édition du Festival des danses traditionnelles d’Anyama : Lancina Karamoko, « Nos enfants ont perdu le réseau et nous avons le droit de les reconnecter… »

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Etablir un pont culturel entre les anciens et la jeunesse est l’essence qui se dégage du festival des danses traditionnelles d’Anyama, dont la première édition a lieu du 3 au 4 janvier 2024 au Complexe sportif de cette ville.

C’est sous le haut patronage de Dr Eugène Aouélé Aka, président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec et le parrainage de Fatima Bamba, maire d’Anyama, que s’est tenue la première édition de ce festival. L’objectif clé de cette mission que s’est confié Lancina Karamoko, conseiller économique, social, environnemental et culturel, promoteur et commissaire général de ce festival, est de mettre en éveil la conscience collective, pour permettre de pérenniser le riche patrimoine culturel ivoirien, afin que les futures générations se la procurent et la conservent.

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« Nos valeurs culturelles sont en souffrance, nos danses traditionnelles sont en voie de disparition. Et cela se ressent négativement sur notre quotidien. Nos enfants ont perdu le réseau et nous avons le droit de les reconnecter sur la fréquence de nos traditions, afin de leur garantir un avenir meilleur dans ce nouveau monde en pleine mutation. », note-t-il. Hier 3 janvier 2024, jour du vernissage, 5 danses sur la vingtaine prévue pour participer à cet événement, ont émerveillés le public.

Il s’agit : du Kroubi, pratiqué par les peuples Djamala, Djimini et Zanzan, du Kapatchan, exécuté par le peuple Sénoufo, du Fokué, une danse guerrière et du N’dé, danse des femmes au clair de lune, toutes deux du peuple Akyé. Se penchant sur la pertinence de la disparition progressive de nos danses, Mathieu Aké Boua, 1er adjoint au maire d’Anyama, représentant Fatima Bamba, marraine de l’édition 2024, a indiqué qu’Anyama est attachée à sa tradition culturelle. C’est pourquoi, la municipalité n’a pas hésité à faire sienne l’événement, lorsqu’elle a été saisie par le comité d’organisation.

Pour Dr Eugène Aouélé Aka, président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) et haut patron de la première édition, ce festival révèle de la volonté de préserver et de valoriser nos cultures, le refus de méconnaître et de voir disparaître nos musiques, nos danses, nos chants, notre art dans sa pluralité.

« Avec ce festival, nous comprenons qu’aucun peuple ne peut s’inscrire durablement dans le temps, ne peut être respecté dans le concert des nations et dans un monde en perpétuelle mutation, s’il est incapable de montrer ce qu’il sait faire, ce qu’il est et ce qu’il a. Ce festival constitue à mes yeux, un appel à l’authenticité culturelle, un appel à nous construire en tenant compte de nos valeurs. Il ne s’agit pas d’un refus ou d’un rejet de modernité, mais plutôt d’une conquête de soi-même. », ajuste-t-il pour montrer l’importance de puiser dans ses racines. Le deuxième jour sera consacré aux prestations des différents groupes de danse invités pour cette édition.

Selon le comité d’organisation, tous les groupes de danse participants au festival feront des prestations au village gastronomique qui sera installé à Ebimpé lors de la Coupe d’Afrique des Nations (Can). Cette action permettra aux visiteurs de parcourir le riche patrimoine culturel ivoirien.