Le paysage politique ivoirien est bouleversé suite aux récentes arrestations de MM. Messou Kouablan et Sié Coulibaly, proches collaborateurs de Guillaume Soro, ainsi que du cyber activiste Steve Bico en Mauritanie pour être ramené en Côte d’Ivoire à bord d’un avion de la flotte présidentielle.
Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a vivement critiqué « l’attitude complaisante » du gouvernement à l’égard de ses alliés politiques et son « approche autoritaire » à l’égard de l’opposition.
Dans un communiqué officiel rendu public dimanche soir, le porte-parole du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire, Me Habiba Touré, a exprimé la position de son parti sur les arrestations d’opposants. Elle a souligné l’importance du respect des droits fondamentaux et de la présomption d’innocence.
« Pour l’instant, nous n’avons aucune information sur les raisons de leur arrestation, mais nous tenons à rappeler que tous les citoyens sont présumés innocents jusqu’à preuve du contraire », a déclaré Me Habiba Touré. Elle a insisté sur le fait que traiter des individus, quelle que soit la gravité des accusations portées contre eux, comme des terroristes constitue une violation de leurs droits humains fondamentaux.
Le parti de Laurent Gbagbo a également condamné les propos offensants circulant sur les plateformes en ligne, soulignant que de telles attaques ne correspondent pas aux valeurs de respect, de tolérance et de coexistence pacifique qu’il prône. Le parti a toutefois pointé du doigt le contexte politique dans lequel « la liberté d’expression est restreinte, voire menacée, avec la domination des médias d’État par le pouvoir en place et la suspension régulière des journaux d’opposition ».
Le parti d’opposition a fait valoir que le manque d’espace pour exprimer des préoccupations légitimes a conduit certaines personnes à utiliser les médias sociaux comme exutoire, démontrant « un peuple souffrant et non réconcilié ». La déclaration a souligné l’impact d’un environnement politique qui restreint la liberté d’expression et exacerbe la frustration au sein de la population.
La déclaration du PPA-CI critique ce qu’elle considère comme une tendance plus large à des actions qui sapent la démocratie, affaiblissent la cohésion sociale et érodent la confiance dans les institutions de l’État. Le parti a appelé à un retour aux principes démocratiques, soulignant la nécessité d’un traitement transparent et équitable de tous les citoyens, quelle que soit leur affiliation politique.