L’AES rejette la prolongation de six mois décidée par la Cédéao pour le retrait de ses trois membres

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Les relations entre l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se sont encore détériorées après l’annonce de la décision de la Cédéao de prolonger de six mois le retrait des trois pays membres de l’AES. Cette décision, prise lors de la 66e session ordinaire de la Cédéao à Abuja, a été qualifiée d’« unilatérale » par les dirigeants de l’AES.

Une décision contestée par l’AES

Les chefs d’État de l’AES ont exprimé leur désaccord dans une déclaration signée par le Général Assimi Goïta, président en exercice de l’alliance. Ils y dénoncent cette prolongation comme une tentative de freiner leurs initiatives souverainistes tout en permettant, selon eux, la mise en œuvre de plans déstabilisateurs soutenus par certaines puissances étrangères et acteurs régionaux.

Mesures sécuritaires renforcées

Face à ce qu’elle considère comme des menaces croissantes, l’AES a annoncé une série de mesures pour sécuriser son espace confédéral :

  • Les forces de défense et de sécurité des trois pays membres ont été placées en état d’alerte maximale.
  • L’espace de l’AES a été désigné comme un « théâtre unique d’opérations militaires » afin de renforcer la coordination des actions de défense.
  • Les populations des États membres ont été invitées à signaler tout comportement suspect et à rejeter toute tentative d’enrôlement dans des groupes terroristes.

Inquiétudes face aux menaces régionales

Les dirigeants de l’AES ont exprimé des préoccupations concernant la réorganisation de groupes terroristes dans des zones sensibles comme le Bassin du Lac Tchad et les corridors Niger-Nigeria, Niger-Bénin, et Niger-Burkina Faso. Selon l’AES, ces groupes bénéficieraient d’un soutien financier et logistique de puissances étrangères.

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Tensions diplomatiques persistantes

Ces accusations s’inscrivent dans un contexte tendu entre le Niger et le Nigéria. Le 18 décembre, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, a convoqué la chargée d’affaires nigériane pour dénoncer des actes présumés de déstabilisation, notamment des attaques contre le pipeline Niger-Bénin et la création de camps militaires près de la frontière. Les autorités nigérianes ont rejeté ces accusations.

Un appel à la mobilisation

Dans leur déclaration, les chefs d’État de l’AES ont réaffirmé leur engagement à défendre la souveraineté et la dignité des peuples de la Confédération. Ils appellent à une mobilisation générale pour préserver l’intégrité territoriale de leurs États et dénoncent ce qu’ils considèrent comme des pratiques néocoloniales déguisées sous des initiatives militaires.

Grace-Gaelle 


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