La Namibie écrit une page d’histoire en portant à sa tête Netumbo Nandi-Ndaitwah, 72 ans, élue dès le premier tour avec 57,31 % des suffrages, selon les résultats officiels annoncés le 3 décembre 2024. Issue du parti au pouvoir, la Swapo, elle succède à une transition politique marquée par le décès du président Hage Geingob en février.
Avec cette victoire, la Swapo, au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1990, consolide son emprise malgré une baisse de son influence au Parlement, où elle passe de 63 à 51 sièges. La participation élevée à cette élection témoigne de l’importance accordée par les Namibiens à ce scrutin, bien que des problèmes logistiques aient prolongé le vote sur plusieurs jours.
Un parcours marqué par l’engagement et la résilience
Figure emblématique de la lutte pour l’indépendance, Netumbo Nandi-Ndaitwah s’est illustrée par un parcours atypique. Fille de pasteur anglican, elle a connu l’exil en Russie dans les années 1970, où elle s’est formée au sein du Komsomol, organisation de jeunesse du parti communiste soviétique. De retour en Namibie, elle s’est imposée comme une militante infatigable et une figure respectée au sein de la Swapo, gravissant les échelons jusqu’à devenir vice-présidente.
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Malgré son image de conservatrice, notamment en matière de législation sur l’avortement, elle a su séduire un électorat diversifié en mettant en avant son expérience et sa capacité à stabiliser le pays. Sa campagne, axée sur la création d’emplois et l’attraction d’investissements, a mis en lumière sa vision pragmatique pour le développement économique.
Des promesses pour l’avenir
Dans son premier discours en tant que présidente, vêtue d’une élégante robe de soie orangée et arborant son légendaire chapeau assorti, Netumbo Nandi-Ndaitwah a remercié les Namibiens pour leur confiance. Elle a promis de tenir ses engagements, notamment la création de 250 000 emplois en cinq ans, tout en insistant sur la nécessité de garantir une stabilité politique propice à la prospérité économique. Par ailleurs, elle prévoit de renforcer la diplomatie politique pour attirer des investissements étrangers.
Une élection à forte symbolique
En devenant la deuxième femme à diriger un pays en Afrique australe après Ellen Johnson Sirleaf au Liberia, Netumbo Nandi-Ndaitwah marque un tournant dans l’histoire politique de la région. Sa victoire reflète non seulement une avancée vers l’égalité des genres, mais aussi un espoir renouvelé pour un leadership inclusif et visionnaire en Namibie.
Ce scrutin ouvre une nouvelle ère, où les défis économiques et sociaux attendent des réponses concrètes. Les yeux du monde sont désormais tournés vers cette présidente qui incarne à la fois l’héritage d’une lutte historique et la promesse d’un avenir transformé.
DS