Tidjane Thiam En déplacement en France pour rencontrer les militants du PDCI-RDA de la diaspora a livré un discours axé sur la gestion des ressources naturelles de la Côte d’Ivoire et l’urgence de restaurer la transparence dans les finances publiques. Face à une audience attentive, il a souligné la nécessité d’un changement profond dans la gouvernance du pays.
L’urgence d’une meilleure utilisation des ressources nationales
Tidjane Thiam n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les dérives constatées dans la gestion de projets d’envergure en Côte d’Ivoire. « Certains projets censés durer deux ans s’éternisent sur cinq ans, et des budgets initiaux de 20 milliards de francs CFA finissent par atteindre 100 milliards », a-t-il déploré avec indignation. Cette gabegie, selon lui, est intolérable dans un pays où les ressources, bien que limitées, pourraient être utilisées de manière plus judicieuse pour améliorer les conditions de vie des populations.
Pour l’ancien directeur général du Crédit Suisse, l’optimisation de ces ressources est une priorité absolue : « Même si on n’a pas beaucoup de moyens, il faut bien les utiliser. »
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La transparence comme pilier du développement
Tidjane Thiam a également insisté sur l’importance de la transparence, un aspect crucial pour rétablir la confiance entre les citoyens et leurs dirigeants. En faisant référence à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (EITI), il a rappelé l’existence de normes internationales visant à garantir une gestion équitable des revenus issus du pétrole et du gaz. « Nous avons récemment découvert des gisements de pétrole et de gaz. La population doit savoir quelles sont les ressources extraites et où vont ces revenus. »
Cet engagement pour la transparence n’est pas nouveau pour Tidjane Thiam, qui a joué un rôle actif dans la mise en œuvre de l’EITI. Il appelle désormais à respecter ces standards pour permettre une répartition équitable des richesses et éviter des dérives qui freinent le développement du pays.
Un appel à l’action collective
Reconnaissant les défis structurels auxquels fait face la Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam reste optimiste sur la possibilité de redresser la situation. « Quand on est dans un système qui laisse à désirer, il faut se battre et travailler pour le relever », a-t-il affirmé, en exhortant ses compatriotes à un sursaut collectif. Pour lui, le développement économique et social du pays repose sur une gestion rigoureuse des ressources et sur l’engagement de tous.
Ce discours, empreint de lucidité et de conviction, est un appel vibrant à la responsabilisation des dirigeants et à l’implication de chaque Ivoirien pour construire un avenir plus transparent et équitable.
Grace-Gaelle