La Côte d’Ivoire fait face à une montée des tensions à l’approche d’une grève de 72 heures prévue du 15 au 17 octobre 2024. Cette action, annoncée par des syndicats affiliés à la Fonction publique, concerne trois secteurs clés : l’Éducation-Formation, la Protection sociale et la Santé. Les travailleurs de ces secteurs demandent de meilleures conditions de travail, des primes spécifiques, ainsi que des améliorations salariales.
Les préavis de grève déposés en septembre 2024 reflètent le mécontentement de ces agents de l’État, qui estiment que leurs revendications n’ont pas été suffisamment prises en compte malgré des négociations antérieures. Cependant, le gouvernement, par la voix de la ministre de la Fonction publique, Anne Désirée Ouloto, a rapidement réagi pour tenter de désamorcer cette situation.
Le gouvernement reste ferme : appel à la responsabilité et rappel des lois en vigueur
Dans un communiqué diffusé le 11 octobre 2024, Anne Ouloto a mis en garde contre les conséquences d’une telle mobilisation, rappelant que les règles régissant la grève dans les services publics, notamment la loi n°92-571, doivent être scrupuleusement respectées. Selon la ministre, le gouvernement a déjà déployé des efforts significatifs dans le cadre d’un protocole d’accord signé pour la période 2022-2027, visant à maintenir une trêve sociale.
La ministre a averti que les fonctionnaires participant à cette grève s’exposent à des sanctions, qu’elles soient d’ordre pécuniaire ou disciplinaire, et à des poursuites pénales en cas de débordements ou de violences. Elle a ainsi exhorté les agents publics à ne pas se joindre à ce mouvement, insistant sur la nécessité de garantir la continuité des services essentiels pour le bon fonctionnement du pays.
Divisions au sein des syndicats : des approches divergentes pour un même objectif
Malgré ces mises en garde, les revendications des syndicats, notamment celles du secteur de l’Éducation, continuent de se faire entendre. L’Intersyndicale du MENA (IS-MENA), représentant les enseignants, réclame notamment la création de nouveaux postes administratifs et la revalorisation des primes liées aux examens. Ils demandent également le remboursement des salaires retenus lors des grèves de 2019 et 2020.
Toutefois, tout le monde au sein des syndicats ne semble pas être sur la même longueur d’onde. Le 13 octobre 2024, une partie des leaders syndicaux a rencontré la ministre de l’Éducation nationale, Mariétou Koné, pour privilégier le dialogue. Cette frange dissidente a ainsi choisi de se désolidariser du mouvement de grève, préférant négocier directement avec les autorités en espérant obtenir des concessions.
Un climat social fragile à surveiller de près
La situation reste donc tendue à quelques jours du début de la grève. Alors que le gouvernement appelle au calme et au respect de la loi, les syndicats persistent dans leurs revendications, créant ainsi un climat d’incertitude quant à l’issue de ce bras de fer. La Côte d’Ivoire, qui a connu plusieurs mouvements sociaux ces dernières années, pourrait de nouveau voir son fonctionnement perturbé si un terrain d’entente n’est pas rapidement trouvé entre les parties en conflit.
DS