N’Djamena, 12 janvier 2025 – Après une décennie sans élections législatives, le Tchad a renoué avec les urnes. Le Mouvement patriotique du Salut (MPS), au pouvoir depuis plus de 30 ans, a décroché une majorité écrasante en remportant 124 des 188 sièges de l’Assemblée nationale, selon les résultats provisoires publiés par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE ).
Un Parlement diversifié mais dominé par le MPS
Le président de l’ANGE, Ahmed Bartchiret, a annoncé que 38 partis politiques et regroupements siégeront dans le nouveau Parlement. Malgré cette diversité, le MPS détient désormais une majorité absolue, renforçant la position du président Mahamat Idriss Déby Itno.
Contestation des résultats par l’opposition
Les résultats des élections ont été vivement contestés par plusieurs partis d’opposition. Le Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil), deuxième avec 12 sièges, a déclaré des irrégularités et qualifié le examen de « mascarade ». Son leader, Albert Pahimi Padacké, a affirmé que son parti méritait davantage de sièges.
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Les Transformateurs, principal parti d’opposition, avaient appelé au boycott du scrutin, jugeant le processus biaisé. Un représentant du parti a accusé le MPS d’avoir « préfabriqué » les résultats, dénonçant une absence de démocratie.
Un processus électoral reflète
L’opposition a également évoqué la révision du code électoral de 2024, qui interdit aux candidats d’obtenir des copies des procès-verbaux, compliquant ainsi les recours. « Avec quelles preuves un candidat peut-il contester les résultats ? », s’est exprimée Nasour Ibrahim Koursami, président des Patriotes.
Le taux de participation officiel, annoncé à 51,56 %, a été remis en question par des observateurs qui évoquent un fort taux d’abstention.
Le MPS satisfait de sa victoire
Du côté du MPS, la victoire est perçue comme une validation du leadership du président Déby. « Cette majorité permettra de mettre en œuvre le programme présidentiel », a déclaré Issa Doubragne, porte-parole du parti, tout en affirmant que le MPS respectera les décisions du Conseil constitutionnel concernant d’éventuels recours.
Contexte politique
Le précédent Parlement, dont le mandat devait s’achever en 2015, avait été remplacé par une Assemblée de transition après la mort du maréchal Idriss Déby en 2021. Ce examen marque donc un retour attendu à un Parlement élu, bien que son successeur et ses résultats restent fortement contestés.
DS