Révision de la liste électorale : La CEI justifie l’absence de mise à jour annuelle

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Le 9 février 2025, sur le plateau de NCI 360, Mme Niaba Ketty Yolande, commissaire centrale et porte-parole adjointe de la Commission électorale indépendante (CEI), a apporté des précisions sur la fréquence de mise à jour de la liste électorale en Côte d’Ivoire. Un sujet qui suscite des interrogations, notamment au regard de l’article 6 de l’ordonnance n° 2020-356 du 8 avril 2020, qui prévoit une révision annuelle du fichier électoral.

Mme Niaba a expliqué que la complexité du système d’état civil ivoirien rend difficile l’application stricte de cette disposition. Contrairement à certains pays disposant d’un mécanisme de mise à jour automatique, la Côte d’Ivoire fait face à des contraintes techniques et administratives qui empêchent une actualisation annuelle du fichier électoral. Elle a précisé qu’une révision tous les deux ans serait plus adaptée et qu’un projet d’amendement en ce sens a été élaboré.

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Depuis 2010, cinq révisions de la liste électorale ont été réalisées, ce qui alimente les critiques des partis d’opposition. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a notamment plaidé pour une nouvelle révision en 2025. Dans une déclaration du 20 janvier, ses parlementaires ont proposé un calendrier allant de février à juin afin d’optimiser la collecte et la validation des données.

Lors d’une rencontre avec le barreau de l’Ordre des avocats, le 23 janvier à Abidjan, le président de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a souligné les défis liés à l’organisation d’une révision en année électorale. Il a expliqué que plusieurs impératifs, notamment la gestion des parrainages des candidats, rendent cette opération difficile à mener à bien en 2025.

Malgré ces contraintes, un budget de 54 milliards FCFA (82,3 millions d’euros) a été prévu pour l’année 2025, dont 27,5 milliards FCFA (41,9 millions d’euros) spécifiquement alloués à la révision de la liste électorale. En 2024, un montant de 18,2 milliards FCFA (27,7 millions d’euros) avait été mobilisé, permettant d’enregistrer 943 157 nouveaux inscrits.

Alors que l’opposition continue de réclamer une mise à jour du fichier électoral avant l’élection présidentielle d’octobre 2025, la CEI maintient sa position en faveur d’une révision biennale, invoquant des contraintes techniques et budgétaires.

Grace-Gaelle


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