Le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), Charles Blé Goudé, a exprimé son indignation face aux anomalies observées lors de la révision récente de la liste électorale en Côte d’Ivoire. Lors de son passage à l’émission Le Grand Talk sur Life TV, le 18 novembre 2024, il a dénoncé une gestion qu’il juge opaque et préjudiciable au processus démocratique.
La Commission électorale indépendante (CEI) a annoncé l’inscription de 800 000 nouveaux électeurs au terme de l’opération clôturée le 17 novembre 2024. Pourtant, ces chiffres divergent des affirmations du parti au pouvoir, le RHDP, qui revendique un million d’enrôlements via sa plateforme numérique, e-militant. « Comment expliquer cette incohérence entre les chiffres officiels et ceux avancés par un parti politique ? Qui détient la vérité ? », s’interroge Charles Blé Goudé.
Ces écarts alimentent les suspicions autour de la neutralité de la CEI, régulièrement accusée de manquer d’impartialité. Pour le leader du COJEP, ces dysfonctionnements mettent en lumière des pratiques susceptibles de compromettre la stabilité du pays à l’approche des élections générales de 2025.
Une opération entravée par des obstacles administratifs
Au-delà des chiffres contestés, Blé Goudé pointe des obstacles ayant découragé de nombreux citoyens. Malgré la gratuité des certificats de nationalité, nécessaires pour s’inscrire, des barrières administratives subsistent. « Dans certains tribunaux, les individus ne pouvaient pas être reçus individuellement, on leur imposait de venir en groupe, souvent encadrés par des leaders politiques », a-t-il dénoncé.
Ces contraintes expliqueraient en partie le faible nombre d’inscrits, avec 189 centres d’enrôlement n’ayant enregistré aucun requérant. Pour Blé Goudé, il est impératif de simplifier ces procédures afin de garantir une participation électorale plus large.
Des résultats insuffisants face aux enjeux électoraux
Les résultats de cette révision, avec 800 000 primo-inscrits et 500 000 mises à jour de données personnelles, sont jugés décevants au regard des ambitions affichées. À l’horizon 2025, la transparence et l’inclusivité du processus électoral s’imposent comme des défis majeurs pour éviter les tensions.
Charles Blé Goudé appelle à une réforme profonde de la CEI, estimant qu’elle a failli à sa mission. « On ne peut pas jouer avec la vie des Ivoiriens », a-t-il martelé, exhortant les autorités à agir pour restaurer la confiance des citoyens et des acteurs politiques.
Vers un climat politique sous tension
Alors que la Côte d’Ivoire s’engage dans une année décisive, les critiques de Blé Goudé traduisent un malaise plus large autour de la gestion électorale. La CEI, au cœur de cette controverse, devra répondre aux préoccupations soulevées pour garantir des élections libres et apaisées.
L’enjeu reste de taille : permettre à chaque Ivoirien d’exercer son droit de vote dans un cadre transparent et équitable, condition essentielle pour consolider la démocratie et préserver la stabilité du pays.
Grace-Gaelle