Le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine (BIMA), ex-base militaire française d’Abidjan, a officiellement été rétrocédé aux Forces Armées de Côte d’Ivoire (FACI) le jeudi 20 février 2025, marquant une étape décisive dans l’évolution de l’architecture de la défense nationale ivoirienne. Lors d’une cérémonie officielle dans la commune de Port-Bouët, Téné Birahima Ouattara, ministre d’État, ministre de la Défense ivoirien, et son homologue français Sébastien Lecornu ont paraphé l’accord de cession, actant ainsi la pleine souveraineté de l’armée ivoirienne sur cette infrastructure militaire stratégique.
Un Nouvel Outil au Service de la Montée en Puissance des FACI
Avec ce transfert, la base adopte une nouvelle identité : « Camp Militaire Général de Corps d’Armée Ouattara Paul Thomas d’Aquin », en hommage au premier chef d’état-major des FACI, reconnu pour son leadership et sa rigueur. Cette transformation ne se limite pas à un simple changement de nom mais s’inscrit dans une dynamique de renforcement des capacités militaires nationales.
Le ministre de la Défense ivoirien a rappelé l’ambition du pays de structurer une force armée moderne et opérationnelle, capable d’assurer la sécurité nationale et de faire face aux défis régionaux. « Nous poursuivrons notre montée en puissance avec une attention particulière portée aux forces conventionnelles, au renforcement des capacités en renseignement et aux forces spéciales, ainsi qu’au développement de notre armée de l’air », a-t-il affirmé.
Une Coopération Militaire Réajustée, Mais Maintenue
Si la rétrocession du 43e BIMA traduit une évolution des relations de défense entre la Côte d’Ivoire et la France, elle ne signifie en aucun cas une rupture. La France conserve une présence militaire adaptée sur le territoire ivoirien, notamment via un détachement interarmées de 80 militaires chargés d’assurer des missions de formation et d’appui aux FACI.
« La France ne se retire pas, elle ajuste sa posture », a déclaré Sébastien Lecornu, soulignant la continuité des engagements bilatéraux. Il a mis en avant l’importance de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville, un projet conjoint qui demeure un pilier de la coopération en matière de sécurité.
Un Pas de Plus Vers une Autonomie Opérationnelle
La rétrocession du 43e BIMA s’inscrit dans un contexte plus large de redéploiement des forces françaises en Afrique, comme en témoigne la restitution récente d’autres bases militaires, notamment au Tchad. Pour la Côte d’Ivoire, elle représente une opportunité stratégique : elle renforce la capacité des FACI à opérer de manière autonome et à assurer un contrôle effectif de son espace sécuritaire.
Dès les premières semaines de transition, des unités parachutistes ivoiriennes ont intégré le camp et des sessions de formation y ont été organisées. « Ce camp devient un véritable centre névralgique de notre dispositif de défense », a affirmé un haut gradé des FACI.
Annoncée par le président Alassane Ouattara dans son adresse à la nation du 31 décembre 2024, cette transition marque un tournant dans la stratégie de défense ivoirienne. Elle illustre la volonté des autorités de s’appuyer sur une armée nationale renforcée, tout en maintenant des alliances clés pour la stabilité du pays et de la région.
DS