Le retour de Paul Biya, président du Cameroun depuis plus de 40 ans, a marqué la fin d’une période de plusieurs semaines d’incertitude et de rumeurs autour de son état de santé. Après un séjour prolongé en Suisse, Biya a regagné Yaoundé le 21 octobre, accueilli par des dignitaires et une foule de militants en liesse. Ce retour a été largement couvert par la télévision d’État camerounaise, CRTV, qui a consacré une émission spéciale à l’événement.
Cependant, au-delà de l’enthousiasme suscité par ce retour, plusieurs questions demeurent. L’absence prolongée du chef de l’État, âgé de 91 ans, et son retrait de la scène publique, notamment lors de moments diplomatiques clés comme l’Assemblée générale des Nations unies et le Sommet de la Francophonie, ont alimenté les spéculations sur sa capacité à gouverner. Le gouvernement, en réponse aux rumeurs insistantes sur la santé de Biya, avait maintenu une communication stricte, allant jusqu’à interdire aux médias d’aborder le sujet sous peine de sanctions.
L’arrivée de Paul Biya intervient après des semaines de tensions médiatiques, où les réseaux sociaux ont été le théâtre d’un véritable « tribunal » de la santé du président. Les spéculations étaient si nombreuses que certaines allaient jusqu’à annoncer sa mort, contredisant à plusieurs reprises les annonces officielles de son retour imminent. Le gouvernement camerounais a tenté d’éteindre les flammes de ces rumeurs par des communiqués affirmant que le président se portait bien.
Malgré la couverture médiatique enthousiaste de son retour, les observateurs soulignent que l’état de santé de Paul Biya reste une question sensible, d’autant plus que son âge avancé et les absences répétées pourraient nourrir des incertitudes sur l’avenir politique du Cameroun. Le retour du président pourrait marquer une phase de transition délicate pour un pays dirigé d’une main de fer depuis plus de quatre décennies.
Pour beaucoup, la réapparition publique de Paul Biya ne fait que reporter les interrogations sur la suite de sa présidence. Alors que le Cameroun se prépare à des échéances électorales cruciales dans les années à venir, la question de la succession se pose de manière de plus en plus pressante.
DS