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Répression politique en Côte d’Ivoire : Le cas Kando Soumahoro et la stratégie de Guillaume Soro

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Guillaume Soro

L’arrestation et l’incarcération de l’ex-député Kando Soumahoro, membre influent du mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS), dirigé par Guillaume Soro, soulèvent de vives inquiétudes quant à l’état des libertés politiques en Côte d’Ivoire. Ce cas met en lumière non seulement la tension croissante entre le gouvernement d’Alassane Ouattara et ses opposants, mais également les méthodes employées pour neutraliser toute opposition politique significative à l’approche des élections de 2025.

Tout commence le 9 août 2024, lorsque M. Kando Soumahoro participe à une conférence de presse à Abidjan, aux côtés d’autres partis de l’opposition et d’organisations de la société civile. L’objectif était d’exiger des réformes électorales pour garantir des élections libres et transparentes en 2025. Quelques jours plus tard, il est convoqué à la Préfecture de Police d’Abidjan pour une audition, suite à quoi il est maintenu en garde à vue sans motif clair, avant d’être emprisonné le 14 août.

L’arrestation de Kando Soumahoro semble s’inscrire dans un cadre juridique incertain. Lors de son audition, les autorités policières lui reprochent son appartenance à GPS, un mouvement officiellement dissous en première instance, mais dont la dissolution fait encore l’objet d’un recours en cassation. Selon le Code de Procédure Pénale ivoirien, un tel recours suspend l’exécution de la dissolution tant que la Cour de cassation n’a pas rendu son verdict. L’acharnement contre M. Soumahoro semble donc relever davantage de motivations politiques que de considérations juridiques.

L’arrestation de Kando Soumahoro ne peut être dissociée du contexte politique tendu en Côte d’Ivoire. Le divorce politique entre Guillaume Soro et Alassane Ouattara en 2019, suivi de la création de GPS, a marqué le début d’une confrontation acharnée.

Gsp une menace…

 Le président Alassane Ouattara perçoit GPS comme une menace directe à son emprise sur le Nord du pays, une région qu’il considère comme son bastion électoral. La montée en puissance de GPS dans cette zone est perçue comme une tentative de fragmentation de son électorat.

L’incarcération de Soumahoro illustre une stratégie plus large de répression visant à museler l’opposition avant les élections de 2025. Cette campagne de répression, loin de se limiter à GPS, concerne également d’autres figures de l’opposition, révélant une volonté manifeste de contrôler l’arène politique par la force. Le recours à des arrestations arbitraires et à des procédures judiciaires douteuses marque un tournant préoccupant dans la gouvernance d’Alassane Ouattara.

Face à ces événements, Générations et Peuples Solidaires a vigoureusement dénoncé l’arrestation de M. Kando Soumahoro, y voyant une preuve supplémentaire de la dérive autoritaire du régime. Le mouvement appelle à la libération immédiate de ses membres et à une application équitable des lois par une justice indépendante. Le cas Soumahoro, selon GPS, discrédite davantage un système judiciaire déjà contesté pour sa partialité et son instrumentalisation politique.

L’arrestation de Kando Soumahoro s’inscrit dans une logique de répression visant à anéantir toute opposition en vue des élections de 2025. Elle reflète une tentative du pouvoir en place de contrôler les forces politiques émergentes et d’étouffer les voix dissidentes. Alors que les tensions politiques s’intensifient, l’avenir démocratique de la Côte d’Ivoire semble de plus en plus incertain.

Grace-Gaëlle

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