Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a exprimé auprès de l’AFP une vision ferme concernant la « souveraineté » de son pays, affirmant qu’elle n’était « pas compatible avec la présence de bases militaires ». Il a plaidé pour un partenariat recentré, excluant la présence de soldats français.
Dans un contexte similaire, le Tchad a annoncé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Abderaman Koulamallah, la fin de l’accord de coopération en matière de défense signé avec la France. Cette décision intervient peu après la visite à N’Djamena de Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, dans le cadre d’une tournée en Afrique.
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Au fil des années, la présence militaire française s’est progressivement réduite dans la région sahélienne, avec des départs forcés du Mali, du Burkina Faso, puis du Niger, où des changements politiques ont bouleversé les relations bilatérales. Le Tchad représentait jusqu’alors un dernier point d’ancrage pour les forces françaises au Sahel.
Jean-Marie Bockel, envoyé spécial du président Emmanuel Macron, a récemment soumis un rapport sur l’avenir du dispositif militaire français en Afrique. Remis le 25 novembre, ce document prône un partenariat « renouvelé » et « co-construit », tout en suggérant une réduction significative de la présence militaire.
Cette proposition n’a pas rencontré un accueil unanime. « Les recommandations ne reflètent pas les attentes des autorités tchadiennes », analyse Yamingue Betimbaye, spécialiste en géographie politique à l’Université de N’Djamena. Un avis partagé par Elie Tenenbaum, de l’Institut français des relations internationales (Ifri), qui observe que ces décisions, bien qu’alignées sur une tendance générale, semblent avoir été anticipées par certains partenaires africains, soucieux de reprendre la main sur ces accords.
DS