Le Fonds monétaire international (FMI) a conclu une mission en Guinée, mettant l’accent sur la nécessité pour le pays de recouvrer ses dettes fiscales avant d’envisager un nouveau programme de soutien financier. Cette décision intervient alors que la Guinée, dotée d’importantes ressources naturelles, traverse une période économique difficile sous un régime militaire en place depuis 2021.
Vous pouvez aussi lire Guinée: Le gouvernement lance un processus de réduction/suspension de ses partis politique
Depuis le 18 février, une délégation du FMI est présente à Conakry afin d’évaluer l’état actuel de l’aide financière accordée à la Guinée et d’examiner les conditions d’un futur programme de soutien. Les discussions ont porté sur des réformes économiques clés, notamment la fixation d’un prix de référence pour la bauxite et l’établissement d’un calendrier pour le recouvrement des arriérés fiscaux.
Le ministre guinéen de l’Économie et des Finances, Mourana Soumah, a confirmé ces priorités en déclarant : « La mission a présenté au Premier ministre les actions préalables à la mise en place de ce programme, dont la fixation du prix de référence de la bauxite et un calendrier pour le recouvrement des arriérés de dettes fiscales. » Bien que le montant exact des arriérés fiscaux ne soit pas précisé, ces mesures sont jugées essentielles pour débloquer un soutien financier du FMI.
Les autorités guinéennes envisagent de finaliser un programme triennal de soutien financier avec le FMI, dont la requête officielle doit être soumise au plus tard le 1er mai. Ce programme vise à renforcer la résilience économique de la Guinée et à mobiliser une aide internationale complémentaire pour appuyer les réformes en cours.
Pilar Garcia Martinez, cheffe de la mission du FMI, a déclaré : « Nous avons poursuivi les discussions sur le programme de soutien du FMI demandé par les autorités guinéennes. Nous sommes ici pour soutenir leur agenda de réforme. » Bien que le montant exact des fonds sollicités n’ait pas été communiqué, l’objectif principal est d’accompagner la Guinée dans la gestion de ses défis structurels et d’encourager un développement économique durable.
Malgré ses ressources abondantes, notamment en bauxite, la Guinée figure toujours parmi les pays les moins développés. Depuis le coup d’État militaire de 2021, le pays est dirigé par une junte qui avait annoncé un retour à un régime civil avant fin 2024, un engagement qui reste en suspens. Cette situation suscite des préoccupations aux niveaux national et international.
Le recouvrement efficace des dettes fiscales et la mise en œuvre de réformes structurelles constituent des conditions essentielles pour accéder à un soutien financier international. Les autorités guinéennes sont appelées à renforcer la transparence fiscale, améliorer la gouvernance et créer un cadre favorable à la croissance économique afin d’assurer la stabilité macroéconomique du pays et de restaurer la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux.
Grace-Gaëlle