À moins de six mois de l’élection présidentielle, la société civile ivoirienne hausse le ton. La Plateforme pour l’Engagement Citoyen (PEC-CI), qui regroupe 37 structures, et la Fondation FIDHOP tirent la sonnette d’alarme. Dans un communiqué conjoint publié le 2 mai 2025 à Abidjan, les deux organisations dénoncent une série d’exclusions jugées arbitraires du processus électoral.
Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro et Tidjane Thiam ne figurent plus sur la liste électorale. Une situation qualifiée de « dérive politique » par la PEC-CI et la FIDHOP, qui pointent une volonté d’écarter des opposants clés du scrutin à venir.
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La radiation de Tidjane Thiam, candidat déclaré du PDCI-RDA, fait particulièrement réagir. Le Tribunal de Première Instance d’Abidjan-Plateau a ordonné son retrait de la liste électorale le 22 avril, une décision que les deux structures jugent motivée par des considérations politiques. Elles rappellent que Thiam, petit-fils du président Félix Houphouët-Boigny, incarne une figure d’alternance pour de nombreux Ivoiriens.
Pour les signataires, cette vague d’exclusions sape la confiance dans le processus électoral. Elles mettent en garde contre une élection verrouillée et dénoncent une rupture du principe d’inclusivité démocratique. « Exclure sans débat national est un précédent dangereux », avertissent-elles.
La PEC-CI et la FIDHOP appellent à une réponse urgente. Elles demandent un dialogue politique national réunissant tous les acteurs : gouvernement, opposition, société civile. Ce dialogue doit permettre une révision de la liste électorale, la création d’une CEI impartiale, et la réintégration des leaders exclus.
Elles interpellent aussi les partenaires internationaux de la Côte d’Ivoire, les invitant à soutenir cette démarche. Des actions de mobilisation citoyenne sont annoncées pour maintenir la pression et défendre un scrutin libre, transparent et apaisé.
GG