Déclaration de Maître Blessy, avocat du PDCI-RDA, ce mercredi 2 avril 2025
Une audience marquée par une forte mobilisation des avocats du PDCI-RDA
Nous sommes allés à l’audience. Je voudrais bénir Dieu parce que le PDCI est un parti majeur, de telle sorte que très souvent nous n’avons pas besoin de faire appel à un confrère pour plaider pour le PDCI-RDA. Les avocats eux-mêmes, sympathisants du parti, se constituent volontairement. Mais cela pose parfois problème, car lorsque nous allons à l’audience, il y a une stratégie de prise de parole à respecter. Nous nous retrouvons donc souvent à 12 ou 15, et d’autres avocats nous rejoignent en cours d’audience. Ce fut le cas aujourd’hui.
Les échanges d’écritures et le renvoi du délibéré
Aujourd’hui, l’audience était initialement fixée pour les échanges d’écritures. Madame Valérie Yapo Yolande avait déposé de nouvelles demandes la semaine dernière. Le juge a demandé aux avocats du PDCI, notamment Maître Daddier Sanagré, d’y répondre. Elle aurait souhaité que l’audience se tienne mardi, mais les avocats s’y sont opposés, car cela les aurait obligés à travailler un jour férié. L’audience a donc été fixée à une date ultérieure.
Lors de cette audience, Madame la Présidente Cissé épouse Traoré a fixé la date du délibéré au vendredi 4 avril. Après les débats entre Maître Adje, Madame la Présidente et Maître Bocola, l’avocat de Madame Yapo, le juge a finalement décidé de mettre le dossier en délibération pour le vendredi 11 avril.
Une audience interrompue puis reprise
Pendant l’audience, Madame la Juge a suspendu brièvement les travaux après avoir été appelée par la Présidente du tribunal. Elle est revenue après trois minutes pour poursuivre l’audience.
Lorsque nous avons appris que le délibéré serait rendu le 11 avril, nous avons été surpris et avons demandé des clarifications. Madame la Juge a confirmé cette date, expliquant qu’elle avait une audience publique ce jour-là et que le délibéré serait rendu en fin de journée.
Informations transmises à la direction du PDCI-RDA
Après cette audience, j’ai immédiatement informé le directeur de cabinet du PDCI afin que le Président soit au courant de cette décision. L’information circulait déjà sur certaines plateformes, soulevant des interrogations sur un possible déplacement du jour de tenue politique.
Si le délibéré est prévu pour le 11 avril, il semble logique que le bureau politique soit maintenu au samedi suivant. J’ai proposé cette idée au directeur de cabinet, qui en référera à Monsieur le Président.
La procédure au fond suit son cours
Aujourd’hui, nous avons également déposé nos écritures concernant la procédure au fond. L’instruction doit se clore le 24 avril. L’adversaire devra déposer ses écritures selon le calendrier du juge. Si nous devons répliquer, nous le ferons, mais d’ici le 24 avril, il n’y aura plus de nouveaux documents à ajouter au dossier.
Un combat politique et juridique
Je me rendrai à la Maison du Parti à Cocody à 14h30 pour expliquer les enjeux des procédures en cours. Il est essentiel de comprendre les objectifs politiques derrière ces démarches.
Il est évident que ces renvois et procédures sont liés à d’autres actions en justice, notamment les référés concernant la radiation du Président Thiam. Nous savons que, selon le droit, le Président Thiam ne peut pas perdre sa nationalité ivoirienne. Nous devons nous battre pour que le droit soit respecté.
Un appel à la mobilisation
Comme le disait un observateur de la politique en France : « Celui qui a peur du jugement des électeurs se rassure du jugement des tribunaux. » Je ne pense pas que notre pays ait choisi cette voie pour écarter des candidats d’une compétition démocratique.
Je remercie tous les militants pour leur mobilisation et les encourage à rester engagés. Le bureau politique permettra de donner des consignes claires. La bataille sera longue, et nous serons confrontés à des menaces et des tentatives d’intimidation. Mais il est crucial de rester debout et de ne pas céder à la peur.
Si nous abandonneons maintenant, nous aurons sacrifié le Président Thiam et renoncé à un combat légitime pour nous et pour la Côte d’Ivoire.