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  Prix du cacao pour la saison 2024/2025 : le Ghana augmente le coût au profit des producteurs

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Le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao après la Côte d’Ivoire, a pris une décision historique concernant le prix du cacao pour la saison 2024/2025. Face aux multiples défis économiques et aux pertes liées à la contrebande, le gouvernement ghanéen a relevé les prix à la production dans le but de soutenir les producteurs locaux et de stabiliser l’économie nationale. Cette initiative pourrait également influencer le marché mondial du cacao.

Une réforme nécessaire pour protéger les producteurs locaux

Le 11 septembre 2024, le ministre ghanéen de l’Agriculture, Bryan Acheampong, a annoncé une hausse spectaculaire du prix d’un sac de 64 kg de fèves de cacao, passant de 132 à 192 dollars, soit une augmentation de 45 %. Le prix par tonne est désormais de 3 063 dollars, soit environ 129 % de hausse par rapport à la campagne précédente. Cette révision fait passer le prix du kilogramme de cacao de 1 128 à 1 823 francs CFA.

Cette décision répond aux difficultés des producteurs locaux, qui luttent non seulement contre les coûts de production croissants mais aussi contre la concurrence illégale à travers les frontières. En effet, les agriculteurs préfèrent souvent vendre leurs fèves dans des pays voisins où les prix sont plus attractifs, ce qui affaiblit l’économie nationale et entraîne des pertes fiscales importantes. En augmentant les prix locaux, le gouvernement ghanéen espère freiner cette contrebande et offrir une compensation plus équitable aux agriculteurs.

Un Contexte International Favorable, Mais Inégal

Cette hausse des prix intervient alors que le marché mondial du cacao connaît une période de volatilité. Les prix du cacao ont récemment dépassé les 7 000 dollars la tonne sur les marchés à terme de New York, principalement en raison d’une baisse de la production mondiale, affectant des pays comme le Ghana et la Côte d’Ivoire. Bien que les prix mondiaux augmentent, les agriculteurs ghanéens et ivoiriens reçoivent souvent des montants bien inférieurs à cause de la politique de fixation des prix imposée par leurs gouvernements respectifs.

Cette disparité entre les prix mondiaux et locaux a longtemps nourri la contrebande, les agriculteurs cherchant à vendre leurs récoltes dans des pays voisins pour maximiser leurs gains. La nouvelle politique du Ghana tente de combler cet écart en offrant un prix compétitif localement, tout en stabilisant l’économie agricole nationale.

Des répercussions mondiales attendues

L’augmentation des prix à la production au Ghana pourrait avoir des conséquences significatives sur le marché mondial. En incitant les producteurs à vendre leurs fèves dans le pays, le gouvernement ghanéen espère non seulement améliorer l’offre locale, mais aussi stabiliser les prix mondiaux, souvent marqués par une forte volatilité. Cette décision pourrait ainsi contribuer à une meilleure régulation des prix à l’échelle internationale, bien que les effets à long terme restent incertains.

Cependant, le secteur du cacao au Ghana continue de faire face à de nombreux défis. Les coûts de production, notamment pour les engrais et autres intrants agricoles, demeurent élevés. De plus, la dépréciation continue du cedi, la monnaie locale, réduit le pouvoir d’achat des producteurs, aggravant leurs difficultés économiques. Les infrastructures défaillantes, comme les routes, augmentent également les coûts de transport, rendant l’accès au marché plus difficile pour de nombreux agriculteurs.

Un secteur menacé par des problèmes sanitaires et environnementaux

Au-delà des problèmes économiques, le secteur cacaoyer ghanéen est confronté à des menaces sanitaires. La maladie du virus du gonflement des pousses du cacao, qui a dévasté environ 500 000 hectares de plantations, met en péril la production du pays. Il est essentiel de lutter contre cette maladie si le Ghana veut maintenir et augmenter sa production de cacao dans les années à venir.

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, a également pris des mesures pour ajuster les prix de ses fèves, fixant le prix d’achat à 1 500 francs CFA le kilogramme pour la campagne intermédiaire de 2024. Ensemble, le Ghana et la Côte d’Ivoire contrôlent près de 60 % de la production mondiale de cacao, faisant de leurs politiques de fixation des prix un élément clé dans la stabilisation des marchés internationaux.

 Un pas vers la stabilisation, mais des défis persistants

L’augmentation des prix du cacao au Ghana marque un tournant décisif pour l’industrie cacaoyère nationale. Bien qu’elle soit perçue comme une étape cruciale pour freiner la contrebande et améliorer les conditions de vie des producteurs, cette réforme ne résoudra pas à elle seule les nombreux problèmes structurels auxquels le secteur est confronté. Les coûts de production élevés, la dépréciation monétaire et les menaces sanitaires exigent des solutions à long terme pour garantir une véritable amélioration de la situation des agriculteurs.

Dans un marché mondial marqué par des fluctuations constantes des prix, la décision du Ghana pourrait contribuer à une stabilisation progressive, tout en rappelant l’importance d’une gestion proactive des défis internes et externes qui pèsent sur ce secteur crucial pour l’économie du pays.

Grace-Gaëlle

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