À un peu plus de six mois de l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre 2025, les lignes pourraient bouger sur le front politique ivoirien. Laurent Gbagbo, ancien président de la République et leader du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), se dit disposé à rencontrer son ancien adversaire politique, Alassane Ouattara.
C’est Gervais Tchéïdé, secrétaire général du PPA-CI, qui l’a affirmé récemment dans une déclaration relayée par le quotidien L’Inter. « Le président Gbagbo n’a pas opposé une fin de non-recevoir », a-t-il indiqué, tout en précisant que l’initiative d’une telle rencontre revient, selon lui, à l’actuel chef de l’État. « Il revient à ceux qui gouvernent aujourd’hui de réunir les conditions nécessaires pour permettre aux acteurs politiques de se parler », a-t-il ajouté.
Vous pouvez aussi lire : Radiation de la liste électorale des figure de l’opposition : La société civile dénonce
La dernière rencontre entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara remonte à juillet 2022. Elle s’était déroulée en présence d’Henri Konan Bédié, alors président du PDCI-RDA, depuis décédé. À l’approche du scrutin de 2025, le climat politique reste marqué par des tensions entre pouvoir et opposition, exacerbées par l’exclusion de plusieurs figures politiques du processus électoral. Parmi elles, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé, ainsi que Tidjane Thiam, pour des motifs judiciaires ou administratifs.
Laurent Gbagbo, qui conteste son exclusion, continue de tenir le président Ouattara pour responsable de la situation. Il l’a récemment exprimé à plusieurs interlocuteurs, dont des diplomates européens accrédités à Abidjan.
En parallèle, l’opposition remet en cause la composition et l’impartialité de la Commission électorale indépendante (CEI), qu’elle considère comme trop proche du pouvoir. Plusieurs partis, dont le PPA-CI, le PDCI-RDA, le GPS, le COJEP et le MGC, dénoncent des pratiques visant à verrouiller le processus électoral et à restreindre l’espace politique.
Du côté du pouvoir, Alassane Ouattara n’a pas encore annoncé s’il sera candidat à sa propre succession. Une déclaration officielle est attendue lors du deuxième congrès ordinaire du RHDP, prévu les 20 et 21 juin 2025 au Parc des Expositions d’Abidjan.
GG