Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahim Coulibaly-Kuibiert, a exprimé ce mercredi 16 avril 2025 son exaspération face à l’attitude de certains acteurs politiques, notamment de l’opposition, qu’il accuse de manquer de cohérence et de bonne foi dans le débat électoral.
C’était lors d’une rencontre d’échange avec les représentants des confessions religieuses, consacrée au processus électoral en vue de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Pendant plus de trois heures, les échanges ont porté sur plusieurs points clés, dont la question de la révision de la liste électorale.
Sur ce sujet, régulièrement soulevé par l’opposition, Coulibaly-Kuibiert a indiqué qu’il n’était pas possible, d’un point de vue légal et logistique, de procéder à cette révision avant le scrutin présidentiel. Il a cependant précisé qu’une telle opération pourrait avoir lieu après l’élection.
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« Il n’y a ni infraction à la loi, ni volonté de manipulation. Nous avons été clairs avec les partis politiques : la révision se fera, mais pas avant la présidentielle », a-t-il déclaré.
Cette précision intervient dans un climat politique tendu. Le PPA-CI et le PDCI-RDA, principales formations de l’opposition, ont annoncé leur retrait des instances de la CEI. Ils dénoncent une institution qu’ils estiment alignée sur le pouvoir en place, ainsi qu’une liste électorale entachée d’irrégularités. Ces partis exigent notamment un audit indépendant, une révision de la liste électorale avant le scrutin, et l’ouverture d’un dialogue politique.
En réponse, le président de la CEI affirme que toutes les étapes du processus ont été menées de façon transparente. « Le chronogramme a été communiqué dès le départ, puis modifié à plusieurs reprises à leur demande. Rien n’a été caché », a-t-il martelé.
Concernant l’audit de la liste électorale, Coulibaly-Kuibiert a rappelé qu’il s’agissait d’une demande récurrente depuis 2020, souvent basée sur des contestations relatives à la période d’enrôlement de 2008-2009. Il a souligné que la liste actuelle est issue d’un processus validé par les accords de sortie de crise, avec des mécanismes d’identification renforcés à l’époque : présentation de pièces justificatives, traitement spécifique des électeurs nés à l’étranger ou naturalisés, et encadrement des cas particuliers.
GG