Lumières éteintes. À 20 h 59 précises, la table de mixage de DJ BDK, qui avait tenu le public en haleine depuis 18 h, cède la place au présentateur John Jay. Chargé d’annoncer la star du jour, il monte sur scène. Sous son impulsion, la foule impatiente scande le nom de Roselyne Layo.
Le rideau du Parc des Expositions s’ouvre enfin, dévoilant un écran géant sur lequel s’affiche en lettres de feu le nom « LAYO ». La salle, comble et électrisée, vibre déjà au rythme de l’orchestre de l’artiste et des pas millimétrés de ses danseurs.
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L’ambiance atteint son paroxysme lorsque Roselyne Layo, encore invisible, apparaît soudainement assise sur un trône royal, baignée dans une lumière changeante. Elle entonne alors les premières notes de son titre « Demain ». Il est exactement 21 h 02. Après ce morceau, elle enchaîne avec « Kinoué », avant de marquer une brève pause pour saluer son public.
Avec émotion, Roselyne Layo exprime sa gratitude envers Dieu pour le soutien et l’amour que lui témoigne cette foule venue nombreuse. Toujours en chantant, elle interprète le titre « C’est maintenant » du chantre Schadrac Loman, affirmant que cet énième succès n’est qu’un aperçu de ce que Dieu lui réserve encore.
Un message fort à ses détracteurs

»L’étoile des 18 montagnes » ne s’est pas arrêtée à la simple performance musicale. Avec son arme de prédilection, la chanson, elle a adressé un message clair à ses détracteurs. S’adressant à ceux qui critiquent son style vestimentaire et sa manière de chanter, elle a déclaré avec humour :
« Ils ont dit qu’on ne sait pas s’habiller. Mais on a appris sur Internet comment agencer les couleurs. Aujourd’hui, on y parvient. Est-ce qu’on parle encore d’habillement ? »
Quant aux critiques sur ses prétendus « cris » dans ses chansons, elle a répondu :
« Ce « cri » nous a valu le Primud d’or. Tant que ça nous permet de payer le loyer et de nourrir la famille, on va continuer à crier. »
Ces mots, ponctués par les acclamations de ses fans – la « Cricri Gang » – ont été suivis de ses titres phares « Aweman Napie », « Est-ce que tu peux arranger », et « Joli garçon », qui ont enflammé la salle.
Une mise en scène spectaculaire

Après une courte pause, Roselyne revient pour une seconde entrée spectaculaire, accompagnée par une masse de choristes fondus dans le public arborant des t-shirts blancs. Pour cette entrée, l’artiste a fait son apparition sur scène en traversant la salle du Parc des Expositions depuis le siège réservé aux VVIP et VIP jusqu’à rejoindre la scène grâce à une haie spéciale aménagée pour l’occasion. C’est d’ailleurs par cette haie que les personnalités venues au concert ont pu rejoindre l’artiste sur scène.
Au nombre des artistes venus apporter leur soutien à Roselyne, Yabongo Lova était sur scène lorsque le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, accompagné de son protocole, a également rejoint le podium. Les deux artistes, bien connus pour leur sens de l’improvisation, ont ébloui le public en faisant allusion au fait que Thiam soit réellement venu au spectacle, comme il l’avait promis à Layo. La mélodie et les paroles n’ont pas laissé indifférent le successeur du président feu Henri Konan Bédié, qui a fini par relâcher quelques pas de danse, au grand plaisir du public.

Tout comme le leader du PDCI, le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, la présidente du Sénat, Kandia Kamissoko Camara, et la ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Belmonde Dogo, ainsi que Danielle Cissé, présidente de l’ONG Bloom, n’ont pas su résister à l’ambiance créée par Roselyne Layo.
En plus de Yabongo Lova, Onel Mala, Sarah Lisez et Manaja Confirmé étaient de la partie. L’artiste Onel Mala, natif des 18 montagnes tout comme la vedette du jour, a salué le talent de sa « petite » en ces termes :« Ce que je retiens de Roselyne Layo, c’est qu’elle a respecté son public en faisant le show du début jusqu’à la fin. »
Une remarque très pertinente, car lors de ses trois apparitions sur scène, Roselyne Layo a fait preuve d’une énergie débordante, avec des pas de danse parfaitement exécutés, intégrés à une chorégraphie bien travaillée par ses danseurs.
De 21 h jusqu’à 23 h, où elle a déposé le micro, la première artiste féminine lauréate du Primud d’or 2024 a revisité tout son répertoire pour le bonheur de ses élus. Entre autres titres : « Mogo Farima », « Loulou », « Amour Koyo Koyo », « Plus haut », et « Donnez-nous un peu. »
DANIELLE SERI