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Mozambique : 21 morts dans les violences post-électorales

21 morts dans les violences post electorales au Mozambique

21 morts dans les violences post-électorales au Mozambique

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Le Mozambique a été secoué par de violents affrontements post-électoraux, faisant au moins 21 morts, dont deux policiers, en 24 heures. Ces violences, survenues principalement dans la capitale Maputo et ses environs, interviennent au lendemain de la confirmation de la victoire contestée du parti au pouvoir, le Frelimo, lors de l’élection présidentielle du 9 octobre.

Des manifestations qui tournent au chaos
Depuis la nuit de lundi à mardi, la capitale Maputo a été le théâtre de scènes de chaos. Des barricades et des pneus incendiés ont bloqué les principales routes menant à la ville, y compris celle de l’aéroport international, restée impraticable une grande partie de la journée. À l’entrée de l’aéroport, des manifestants ont incendié des containers, mais aucun vol n’a été annulé, selon des sources locales.

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Les forces de l’ordre, déployées en véhicules blindés, ont patrouillé dans le centre-ville, où des groupes de manifestants ont dressé des barrages faits de rondins et de blocs de pierre. Les commerces, banques, supermarchés, et bâtiments publics ont été pillés ou incendiés. L’hôpital central de Maputo a rapporté des conditions de travail critiques, avec plus de 200 employés absents et près de 90 blessés admis, dont 40 par balles et 4 par armes blanches.

Une escalade de la violence dans tout le pays
Au-delà de Maputo, des actes de vandalisme ont été signalés dans le nord du pays, une région où l’opposition est particulièrement forte. Des commissariats, des centres de détention et des postes de péage ont été attaqués, selon le ministre de l’Intérieur. Ces attaques ont permis à 86 détenus de s’échapper.

En tout, 236 « actes de violences graves » ont été recensés dans le pays en 24 heures, causant 25 blessés supplémentaires, dont 13 policiers.

Un contexte électoral sous tension
Ces violences font suite à la proclamation officielle de la victoire de Daniel Chapo, candidat du Frelimo, à la présidence avec 65,17 % des voix, un score inférieur aux 71 % annoncés initialement en octobre par la commission électorale. Le Conseil constitutionnel a confirmé ce résultat lundi 23 décembre, malgré les irrégularités relevées par de nombreux observateurs internationaux.

Venancio Mondlane, principal opposant et candidat de l’opposition, a rejeté les résultats, appelant ses partisans à poursuivre la mobilisation. « Nous devons continuer le combat pour la vérité électorale », a-t-il déclaré dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, accusant le Conseil constitutionnel de « légaliser la fraude ».

Le parti Podemos, qui soutient Mondlane, a dénoncé le manque de transparence du processus électoral et de la plus haute juridiction du pays, qu’il accuse d’être inféodée au pouvoir.

Une situation incertaine à la veille de la transition
Daniel Chapo, ancien gouverneur provincial, doit prendre ses fonctions à la présidence mi-janvier. Lors de son discours après la confirmation de son élection, il a promis de maintenir le dialogue avec toutes les parties, y compris l’opposition.

Alors que la capitale reste paralysée et que les tensions continuent de s’intensifier, l’Union européenne a exprimé son « extrême inquiétude », appelant les différentes parties à la retenue.

Grace-Gaelle


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