À l’issue de près de 2 ans de procès engagé pour rendre justice aux victimes du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée, Moussa Dadis Camara, à la tête de ce pays à cette période, a été condamné à 20 ans de prison.
Le verdict rendu par la justice guinéenne le 31 juillet 2024 à travers le tribunal de Conakry présidé par le magistrat, Ibrahima Sory 2 Tounkara a reconnu Moussa Dadis Camara coupable pour crime contre l’humanité.
À sa suite, Colonel Moussa Tiegboro Camara, Commandant Aboubacar Diakité dit Toumba , Marcel Guilavogui, Blaise Gomou, Paul Mansa Guilavogui, Mamadou Aliou Keita ont aussi été reconnus coupables du même chef d’accusation par des peines allant de 10 à 20 ans de prison.
La plus lourde peine a été infligée au Colonel Claude Pivi. Évadé de prison le 4 novembre 2023 et jusque-là introuvable. Il était ministre chargé de la sécurité présidentielle lors de ces événements tragiques est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 25 ans. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui.
Par ailleurs 4 accusés lors de ce procès ont été acquittés.
Les faits….
Dadis Camara est arrivé à la tête de la Guinée par un coup d’Etat le 23 décembre 2008 avec son mouvement dénommé Comité national pour la démocratie et le développement. Il y est resté jusqu’au 3 décembre 2009.
Pendant son mandat en août 2009, Dadis Camara fixe la date de la présidentielle au 31 janvier 2010 sans exclure sa candidature.
Une situation qui va pousser les partis de l’opposition politiques, les organisations de la société civile et les syndicats autour du Forum des forces vivantes guinéennes (FFVG) a organisé une mobilisation pour aller à son encontre.
Ces dernières lancent un appel au peuple pour une manifestation le 28 septembre 2009 au stade de Conakry auquel répondent des milliers de guinéens.
La manifestation a été violemment réprimée par des centaines d’éléments de la garde présidentielle, militaires, gendarmes, policiers et infiltrés en tenue civile et a fait un bilan de 157 morts, 109 femmes violées, plusieurs blessés et portés disparus selon une commission d’enquête internationale mandatée par les Nations unies.
D. S