Mali: Des frappes de l’armée tuent des civils à Tinzaouatène, des enfants parmi les victimes

Une récente opération militaire au Mali a déclenché une vive controverse, après que l’armée malienne a annoncé avoir « neutralisé des cibles terroristes » à Tinzaouatène, une localité frontalière avec l’Algérie.

Selon l’armée, des frappes de drone ont été menées dimanche matin contre des véhicules « chargés de matériel de guerre » gardés dans une concession, entraînant la mort d’une vingtaine de « terroristes ».

L’armée a rapidement salué l’efficacité et la précision de cette opération, rappelant aux populations de se tenir à distance des « terroristes » et de rejoindre des zones sécurisées. Ce message fait écho à la violente attaque menée il y a un mois par les rebelles du CSP dans cette même région, où plusieurs dizaines de soldats maliens et de supplétifs de Wagner avaient trouvé la mort.

Cependant, la version officielle a été rapidement contestée. Quelques heures après les frappes, les rebelles du CSP ont affirmé que les victimes étaient en réalité des civils, parmi lesquels figuraient une dizaine d’enfants. D’après leurs déclarations, les frappes auraient d’abord visé une pharmacie, avant de toucher des groupes de personnes rassemblées à proximité.

Cette version a été corroborée par des sources civiles locales ainsi que par l’ONG de défense des droits humains Kal Akal, qui a publié un bilan faisant état de 30 morts, dont six orpailleurs tchadiens et 11 enfants. Des images d’enfants gisant au sol ont également été diffusées, accentuant l’indignation.

Les blessés ont été transportés vers des centres de santé, tant du côté malien que du côté algérien de la frontière, alors que les débats autour de cette opération continuent de susciter des tensions dans la région.

Grace-Gaëlle