Mabri Toikeusse serait au RHDP pour échapper à la justice ?

Albert Mabri Toikeusse, ce que pourrait cacher son adhésion au RHDP unifié… Alors que l’office national de l’identification dément une information relative à la reprise de l’édition des cartes d’identité, l’institut national des statistiques (INS) s’apprête à lancer un 5e recensement général de la population et de l’habitat pour 19.6 milliards de FCFA. Pourquoi un autre recensement général de la population alors que Albert Mabri Toikeusse avait annoncé le 30 avril 2014, le succès de l’opération dont il avait eu la charge ? À quoi ont servi les 15 milliards FCFA alloués au 4e recensement général de la population et de l’Habitat (RGPH) ?

4e Recensement général de la population, Albert Mabri Toikeusseu s’en expliquera-t-il un jour ?

Alors qu’il était ministre du plan et du Développement, Albert Mabri Toikeusse avait qualifié les opérations du 4ème Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), démarré le 17 mars 2014, d’encourageantes. Il avait affiché sa satisfaction à la fin de ce processus qui avait finalement coûté la bagatelle de 15 milliards de francs CFA, après un report.

« La numérotation est quasi achevée, le dénombrement est en cours et les résultats sont encourageants. Nous allons demander au gouvernement de nous donner encore 30 jours pour achever notre mission », avait-il indiqué. Toutefois, dès l’entame du processus, les services du ministère n’ont pas rassuré ni assuré du point de vue de l’expertise attendue. Non seulement l’opération avait eu du mal à démarrer, mais elle avait occasionné une importante incidence budgétaire. Selon M. Mabri, le surcoût de l’opération relevait de son report, car prévu pour novembre 2013, l’opération n’avait démarré qu’en mars et avril 2014 en fonction des localités, l’incidence financière étant de plus de 600 millions de FCFA, sans occulter d’autres paramètres socio-économiques qui avaient créé des désagréments qu’il a fallu rattraper pour garantir le succès de l’opération.

Entre autres, il s’agissait, avait énuméré Albert Mabri Toikeusse, des Smartphones brésiliens en provenance du Sénégal, dont il fallait assurer le clonage et des panneaux solaires qui n’étaient pas adaptés à certaines réalités de nos villages et de la rémunération des agents recenseurs qui consentent beaucoup de sacrifices dans certaines zones du pays. Il nous parait curieux que des paramètres aussi importants aient été omis. Cette opération qui n’a pas fait l’objet d’audit financier à sa clôture a été passée sous silence par le pouvoir en place. Aucune communication ni bilan officiel en dehors des « résultats » de l’opération communiqués en 2015, n’ont été faits. Pourquoi ? Pour obtenir le soutien politique de Mabri Toikeusse ? Tenu par la menace de poursuites judiciaires pour détournement de fonds en cas d’audit, Mabri Toikeusse serait-il resté loyal au RHDP dans la perspective de la présidentielle de 2020 ?

Un 5e recensement général de la population plus coûteux que l’opération menée par Mabri Toikeusse

Entre les smartphones brésiliens et les tablettes version (INS), il y’aura 19.6 milliards francs CFA à payer pour la reprise du recensement général de la population. En réalité, l’échec de l’opération de 2014 conduite par Albert Mabri Toikeusseu est passé en pertes et profits, sans bilan ni audit de la gestion d’un budget alloué. L’argent a-t-il vraiment servi à mettre en place un cadre de recensement général sérieux ? Sinon comment expliquer la reprise d’une opération qui aurait été un succès ? Pourquoi payer plus une opération qui utilise les mêmes supports Android que la précédente ?

Visiblement, le retour d’expérience n’a pas beaucoup servi. Le gouvernement remet donc le couvert sur la bourse du contribuable. L’ensemble des activités liées au 5e RGPH 2019, dont le lancement a été fait en décembre 2015, est prévu se dérouler sur une période de 36 mois, impliquant 40.000 agents pour 40.000 tablettes et formulaires d’identification pour rendre plus efficace cette opération d’envergure, selon l’Institut National des Statistiques (INS). Doffou N’guessan Gabriel, DG de l’INS, « L’État de Côte d’Ivoire a souhaité l’organisation d’un 5e Recensement Général de la Population et de l’Habitat en 2019 pour se donner les moyens de disposer de données fiables et à jour pour évaluer les politiques nationales de développement sectorielles (PND, etc.), d’évaluer la mise en œuvre des agendas internationaux (Agenda 2063 de l’Union Africaine, Agenda 2030 des Objectifs du Développement Durable) et des autres engagements internationaux du pays ».

Quels ont donc été les objectifs de l’opération conduite par Mabri Toikeusse il y’a à peine 4 ans ? Pour la fin des opérations du 5e recensement, le DG de l’INS précise que « Les résultats globaux définitifs seront disponibles selon le calendrier initial en mai 2020. C’est-à-dire que les effectifs de populations selon toutes les entités administratives (villages, quartiers, communes, sous-préfectures, département, région et district) ; la structure par âge et par sexe de la population pourra être mise à la disposition de la population à cette date. Quant aux résultats qui seront publiés à partir des rapports thématiques, ils seront disponibles dans le courant de l’année 2021 ». Mais alors, pourquoi l’opération conduite par Mabri Toikeusse s’est-elle déroulée sur 45 jours, si les enjeux sont aussi importants pour l’ensemble de la communauté de l’union africaine ? Autant de questions qui cachent une gestion approximative du budget du 4e recensement.

Le titre et le chapeau sont de la rédaction

Mamadou Ouattara