Le mardi 12 septembre 2023 restera gravé dans la mémoire des amateurs de football en Côte d’Ivoire, alors que le stade Olympique d’Ebimpé à Anyama a été le théâtre d’un événement inattendu qui a mis fin prématurément au match amical tant attendu entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Alors que les équipes étaient à égalité (0-0) au terme des 45 premières minutes de jeu, un déluge de pluie s’est abattu sur le stade, transformant le terrain en un marécage inondé. Cette situation a contraint les spectateurs d’une partie des tribunes, ainsi que les membres de la presse, à évacuer la tribune de presse pour échapper aux eaux diluviennes.
L’interruption brutale du match a suscité de nombreuses interrogations et a mis en lumière un débat brûlant sur les dépenses engagées pour la rénovation du stade Olympique d’Ebimpé, qui avait été inauguré récemment. Des soupçons de corruption, de mauvaise gestion et de détournement de fonds publics ont rapidement émergé, mettant en doute l’utilisation appropriée des ressources financières de l’État.
Le ministre des Sports de la Côte d’Ivoire a tenté de justifier les coûts élevés de 20 milliards de franc CFA (soit 30 millions d’euros) liés à la rénovation du stade en expliquant que la décision avait été prise de refaire entièrement la pelouse aux normes internationales en utilisant de nouveaux procédés pour obtenir une pelouse hybride, alliant le synthétique et le naturel ce qui va porter le coût total du Stade d’Ebimpé à 163 milliards de francs CFA (environ 250 millions d’euros). Il a également affirmé que d’autres travaux avaient été planifiés pour faire du stade Olympique d’Ebimpé un lieu de renommée mondiale, digne des plus grands stades internationaux.
Cependant, malgré ces explications, les critiques ont fusé de toutes parts. L’opposition ivoirienne a notamment dénoncé le coût exorbitant de la rénovation du stade, estimant qu’une somme aussi importante aurait pu être allouée à des projets plus essentiels et prioritaires pour le pays. Les voix s’élèvent pour réclamer davantage de transparence dans la gestion des fonds publics et une enquête approfondie sur les dépenses liées au stade Olympique d’Ebimpé.
Cette controverse souligne également un problème majeur qui persiste : la qualité de la pelouse du stade. Il est de notoriété publique que la pelouse n’a pas été résolue à seulement quatre mois de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui doit se dérouler en Côte d’Ivoire. Cette situation met en péril la préparation du pays hôte pour un tournoi de football de premier plan, suscitant des inquiétudes quant à la capacité du stade Olympique d’Ebimpé à accueillir dignement cet événement international.
Les autorités sportives et gouvernementales sont désormais confrontées à un double défi : restaurer la confiance du public et répondre aux préoccupations légitimes concernant les dépenses liées à la rénovation du stade, tout en garantissant la préparation adéquate de la pelouse pour la CAN. À l’approche de cet événement majeur, il est impératif que toutes les parties prenantes travaillent de concert pour éviter de nouvelles interruptions embarrassantes et pour faire en sorte que la Côte d’Ivoire puisse briller en tant qu’hôte de cette compétition sportive prestigieuse.