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Justice et politique en Côte d’Ivoire : Mamadou Traoré, allié de Guillaume Soro, condamné à deux ans de prison

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Mamadou Traoré, membre influent GPS

Mamadou Traoré, membre influent de Générations et Peuples Solidaires (GPS) et proche de Guillaume Soro, a été condamné à deux ans de prison ferme le vendredi 16 août 2024 par le Tribunal de première instance d’Abidjan Plateau. Cette  condamnation fait suite à une publication sur Facebook, où Traoré est accusé de « diffusion de fausses nouvelles » et de « troubles à l’ordre public ».

Dans son message controversé, Mamadou Traoré avait laissé entendre que le matériel militaire exposé lors du défilé de l’indépendance du 7 août avait été « loué à la force Takuba », une unité militaire française. Il en a profité pour critiquer la gouvernance du président Alassane Ouattara, qualifiant certaines promesses du chef de l’État de « dohi » (mensonges). Bien que Traoré ait affirmé qu’il s’agissait d’une publication humoristique et qu’il avait rapidement supprimé le post en raison de l’ampleur des réactions, le tribunal a jugé que ses propos portaient atteinte aux institutions et à l’image du président.

Au-delà de la peine de prison, Mamadou Traoré a également été condamné à une amende et à cinq ans de privation de ses droits civils et politiques. Cette décision intervient à un moment délicat pour le paysage politique ivoirien, à un peu plus d’un an de l’élection présidentielle de 2025. Le contexte est marqué par des tensions croissantes entre le gouvernement d’Alassane Ouattara et l’opposition, notamment avec Guillaume Soro, figure centrale de GPS et mentor de Traoré.

L’avocat de Traoré, Me Souleymane Diallo, a déclaré ce qu’il considère comme un procès politique visant à museler l’opposition. « Lorsque la politique entre dans le tribunal, le droit en sorte », at-il déclaré, indique la proximité de cette condamnation avec les échéances électorales à venir.

La condamnation de Mamadou Traoré n’est pas un cas isolé. Kando Soumahoro, un autre proche de Guillaume Soro, est également détenu depuis le 14 août pour des accusations similaires de « troubles à l’ordre public ». Ces événements soulignent un climat de plus en plus tendu en Côte d’Ivoire, où les voix dissidentes semblent de plus en plus ciblées par la justice, accentuant ainsi les divisions politiques à l’approche des élections.

Cette affaire est révélatrice des défis auxquels le pays est confronté en matière de liberté d’expression et de stabilité politique, avec des conséquences potentiellement significatives pour l’avenir de la démocratie en Côte d’Ivoire.

Grace-Gaëlle

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