Le président burkinabè, Ibrahim Traoré, a vivement réagi aux déclarations du président français Emmanuel Macron, qui a évoqué, lors d’un discours le 6 janvier 2024, « l’ingratitude » de certains pays africains envers Paris. Ces propos ont suscité une série de réponses fermes de la part de plusieurs dirigeants africains.
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Lors d’une déclaration le 13 janvier 2024, Ibrahim Traoré a critiqué les affirmations du chef de l’État français. Il a déclaré :
« S’il y a bien un ingrat, c’est bien lui. Je pense que s’il n’est pas athée, s’il prie chaque matin où il se réveille, il devrait aussi prier les Africains. Parce que c’est grâce à nos ancêtres qu’il existe aujourd’hui une France. Il devrait nous prier. »
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a également pris la parole pour contester ces propos, les qualifiant de « totalement erronés ». Il a insisté sur le fait que les décisions du Sénégal concernant la présence militaire française relevaient de sa « seule volonté » en tant que « pays souverain ».
De son côté, le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a exprimé son « indignation » face à des propos qu’il a jugés méprisants. « Je crois qu’il se trompe d’époque », a-t-il déclaré, soulignant un décalage entre les discours tenus et les attentes des populations africaines.
Pour rappel, Emmanuel Macron, lors de la conférence des ambassadeurs à Paris, avait affirmé que « la France n’est pas en recul en Afrique », en dépit des demandes de retrait des troupes françaises dans certains pays. Il avait ajouté : « Je crois qu’on a oublié de nous dire merci. Ce n’est pas grave, ça viendra avec le temps. L’ingratitude, je suis bien placé pour le savoir, c’est une maladie non transmissible à l’homme. »
Ces réactions illustrent une tension croissante dans les relations entre la France et certains pays africains, marquée par une volonté affirmée d’émancipation des anciennes dynamiques de coopération.
DS