La Guinée-Bissau est plongée dans une crise politique depuis la fin du mandat du président Umaro Sissoco Embalo, le 27 février 2025. Refusant de quitter le pouvoir, le chef de l’État s’oppose fermement à l’intervention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), venue en mission de médiation pour tenter d’apaiser les tensions.
Alors que son mandat touchait à son terme, aucune élection présidentielle n’a été organisée, laissant place à un vide institutionnel que le président sortant tente de combler par une prolongation de son pouvoir. S’appuyant sur une décision de la Cour constitutionnelle, il cherche à se maintenir en fonction jusqu’au 4 septembre, une position rejetée par l’opposition, qui exige des élections sous 90 jours.
Face à cette situation tendue, la CEDEAO a envoyé une mission de médiation à Bissau pour négocier une feuille de route menant à des élections inclusives et pacifiques. Cependant, cette tentative a été stoppée net par le président Embalo, qui a menacé d’expulser les médiateurs et a fermé la porte à tout dialogue extérieur. La mission a donc quitté la capitale le 1er mars, tout en préparant un rapport à soumettre à la CEDEAO sur les solutions envisageables.
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Depuis son accession au pouvoir, Umaro Sissoco Embalo a dissous le Parlement à deux reprises, en 2022 et 2023, prétextant des troubles internes. Son rival politique, Domingos Simoes Pereira, continue de contester sa légitimité, tandis que l’opposition dénonce une stratégie de l’enlisement visant à retarder la tenue du scrutin. Finalement, le président a annoncé la tenue des élections générales pour le 30 novembre, une décision qui ne satisfait pas ses opposants.
Alors que le pays est au bord d’une nouvelle crise sociopolitique, la CEDEAO se retrouve face à un défi majeur. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si l’organisation régionale parviendra à imposer une solution ou si la Guinée-Bissau sombrera davantage dans l’impasse politique.
Grace-Gaelle