Guerre en Ukraine : l’Europe face aux divisions sur l’envoi de troupes

Les dirigeants européens se sont réunis en urgence le 17 février 2025 à l’Élysée pour discuter d’une position commune sur l’Ukraine, alors que les négociations entre Washington et Moscou se déroulent sans leur participation. Cette réunion, initiée par Emmanuel Macron, visait à éviter une marginalisation de l’Europe dans la résolution du conflit, qui entre dans sa quatrième année.

Parmi les participants figuraient des dirigeants clés, dont Keir Starmer (Royaume-Uni), Donald Tusk (Pologne) et Olaf Scholz (Allemagne). L’objectif affiché était de réagir aux échanges entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui préparent des pourparlers en Arabie saoudite. Emmanuel Macron a également échangé avec Trump avant la rencontre, bien que l’Élysée n’ait pas communiqué sur le contenu de cette discussion. Un conseiller européen a néanmoins affirmé que « Trump veut montrer qu’il garde le contrôle, même depuis Riyad ».

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Les débats ont révélé d’importantes divergences parmi les États membres :

  • La Pologne et les pays baltes préconisent l’envoi de troupes sous mandat de l’ONU en cas d’accord de paix défavorable à Kiev.
  • L’Allemagne et l’Italie se montrent réticentes et réclament un engagement préalable des États-Unis.
  • La France propose une force européenne de stabilisation, sans calendrier défini.

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a réaffirmé sur X que « l’Ukraine mérite la paix par la force » et que l’Europe assume sa part dans l’aide militaire. De son côté, Donald Tusk a insisté sur le fait que les relations avec les États-Unis entrent dans une nouvelle phase, estimant que les garanties automatiques de soutien ne sont plus acquises.

L’inquiétude des Européens est renforcée par les déclarations récentes de Donald Trump, qui affirme vouloir régler le conflit en 24 heures, excluant toute implication directe de l’Union européenne. Keith Kellogg, émissaire américain, a confirmé cette approche : « Les Européens ne seront pas à la table des négociations. C’est une affaire entre nous et Moscou ».

Face à ces incertitudes, la France tente de renforcer son engagement par des mesures concrètes :

  • Doublement du fonds européen d’aide militaire à l’Ukraine, portant l’enveloppe à 50 milliards d’euros.
  • Création d’un bouclier antimissiles paneuropéen prévu pour 2026.
  • Mise en place de sanctions ciblées contre les oligarques russes en Afrique et au Moyen-Orient.

Malgré ces initiatives, les divisions persistent, illustrant la difficulté pour l’Europe de parler d’une seule voix sur un sujet aussi stratégique. La question de l’envoi de troupes reste en suspens, reflétant les divergences profondes entre prudence diplomatique et volonté d’action militaire.

Grace-Gaelle