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France : Les diasporas africaines protestent contre le retrait de l’AES de la CEDEAO

Les diasporas africaines en France protestent contre le retrait de lAES de la CEDEAO

Les diasporas africaines en France protestent contre le retrait de l'AES de la CEDEAO

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Le 11 janvier 2025, la place de la Bastille à Paris a été le théâtre d’une mobilisation citoyenne inédite. Des membres des diasporas malienne, nigérienne et burkinabè se sont rassemblés pour exprimer leur opposition au retrait de leurs pays respectifs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision, prise par les gouvernements militaires en place à Bamako, Niamey et Ouagadougou, suscite des inquiétudes profondes parmi ces communautés, soucieuses de l’avenir économique et politique de leurs nations.

Sous le slogan d’une intégration régionale renforcée, les manifestants ont dénoncé une mesure qu’ils considèrent comme un recul historique. Idrissa, un Nigérien résidant en Normandie, a expliqué : « Nous avons une responsabilité envers nos compatriotes. La CEDEAO représente plus qu’une organisation économique ; c’est un symbole d’unité et d’espoir pour des millions d’Africains. »

Une mobilisation marquée par la diversité et la solidarité

Le rassemblement a mis en lumière la diversité des voix au sein de la diaspora africaine en France. Des militants politiques en exil, des étudiants, des travailleurs et des familles se sont unis pour porter un message commun : la défense des principes démocratiques et des droits fondamentaux.

Certains participants, comme cette femme malienne qui s’apprête à rentrer au pays, ont préféré rester anonymes, redoutant des représailles contre leurs proches. Cette peur des retombées illustre les défis auxquels font face ces communautés, tiraillées entre leur engagement pour le changement et les risques liés à la situation politique dans leurs pays d’origine.

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Ismaël Sakho, président du Parti social-démocrate africain (PSDA) et opposant malien en exil, a souligné : « Ce retrait menace non seulement l’économie de nos pays, mais aussi les valeurs d’intégration et de solidarité que nous avons bâties ensemble. »

Un élan citoyen pour influencer les décisions

Alors que le 66ᵉ sommet des chefs d’État de la CEDEAO a accordé un délai supplémentaire de six mois pour la médiation, les manifestants espèrent que leur mobilisation enverra un signal fort aux autorités de Bamako, Niamey et Ouagadougou. Ils redoutent que la sortie de la CEDEAO ne plonge leurs pays dans un isolement économique et diplomatique, aggravant ainsi les conditions de vie de leurs concitoyens.

« Nous devons faire entendre notre voix. Ce qui se passe aujourd’hui dans nos pays nous concerne tous, où que nous soyons. Rester silencieux n’est pas une option », a déclaré Idrissa avec détermination.

Vers une mobilisation accrue ?

Ce rassemblement à Paris pourrait marquer le début d’un mouvement plus large, alors que les diasporas africaines en Europe s’organisent pour défendre l’unité régionale. Les participants prévoient de nouvelles actions dans les semaines à venir, afin de sensibiliser l’opinion publique et d’interpeller les décideurs politiques.

Au-delà de l’enjeu immédiat du retrait de la CEDEAO, cette mobilisation reflète une dynamique plus profonde : celle d’une diaspora engagée, qui refuse de rester spectatrice face aux bouleversements politiques de ses pays d’origine. Pour ces communautés, l’éloignement géographique ne saurait être un frein à leur implication dans le destin collectif.

Une responsabilité collective

Alors que la date fatidique du 29 janvier approche, les membres des diasporas malienne, nigérienne et burkinabè réaffirment leur détermination à défendre l’intégration régionale. « Nous avons le devoir d’agir, non seulement pour nos familles, mais aussi pour l’avenir de nos nations », conclut Idrissa.

DS


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