Le Front Populaire Ivoirien (FPI) traverse une nouvelle crise interne, marquée par des désaccords sur l’organisation et les décisions issues du dernier congrès.
Lors d’une conférence de presse organisée le mardi 12 novembre au Palm Club Hôtel de Cocody, Issiaka Sangaré, leader du courant « Démocratie et valeurs », a vivement critiqué le congrès tenu à Yamoussoukro, tout en appelant à une refondation du parti pour retrouver son essence et sa cohésion.
Un congrès sous le feu des critiques
Issiaka Sangaré n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’il qualifie de « simulacre de congrès ». Selon lui, la rencontre, qui s’est déroulée les 8 et 9 novembre 2024 à la Fondation Félix Houphouët-Boigny, a été imposée de manière unilatérale. Il affirme que cette démarche a violé les principes de concertation et de consensus, censés guider le fonctionnement du parti.
Le thème de ce congrès, « 2025, rassembler pour gagner », a été, selon Sangaré, totalement vidé de son sens. « Ce congrès n’a fait que fragiliser davantage le FPI, au lieu de le préparer à des victoires futures », a-t-il estimé.
Une faible mobilisation, un signal d’alarme
L’un des points majeurs de la critique porte sur la faible mobilisation constatée lors de l’événement. « Comment expliquer que l’on n’ait pas réussi à remplir une salle de 2500 places alors que 7000 délégués étaient annoncés ? », s’est-il indigné. Pour Sangaré, cette faible participation est symptomatique d’un mécontentement généralisé au sein de la base militante.
Ce manque d’adhésion, qualifié de « camouflet » pour Pascal Affi N’Guessan, met en lumière, selon lui, l’inefficacité de la direction actuelle à rassembler les différentes forces du parti.
Une vision de réforme et de rassemblement
Issiaka Sangaré, au nom de son courant « Démocratie et valeurs », se positionne en alternative crédible pour redonner au FPI son unité et sa vigueur d’antan. Il appelle les militants à rejoindre son mouvement, qu’il décrit comme ancré dans les principes fondateurs du parti.
« Nous avons la capacité de mobiliser sur le terrain et de faire vivre les valeurs historiques du FPI », a-t-il déclaré, tout en annonçant des démarches judiciaires pour contester les décisions prises lors du congrès. Parallèlement, il réaffirme sa volonté de construire une opposition politique forte face à Pascal Affi N’Guessan, à travers une mobilisation accrue des militants.
Le leadership d’Affi consolidé mais fragilisé
De son côté, Pascal Affi N’Guessan a obtenu une large victoire avec 99,34 % des voix, consolidant son rôle de président officiel du FPI. Toutefois, cette victoire écrasante est éclipsée par les divisions internes et les remises en question de sa légitimité.
Alors que le FPI cherche à se préparer pour les élections de 2025, cette fracture interne pourrait représenter un défi majeur pour sa cohésion et son efficacité.
Un avenir incertain pour le FPI
Les propos d’Issiaka Sangaré traduisent l’ampleur des tensions qui minent le FPI, opposant une direction qui s’accroche à son leadership et une opposition interne déterminée à imposer un changement de cap. Ce duel pourrait déterminer l’avenir du parti et son positionnement sur l’échiquier politique ivoirien.
En conclusion, le congrès de Yamoussoukro, loin d’unir, a accentué les dissensions au sein du FPI, renforçant la nécessité d’une refondation pour éviter une implosion et envisager une stratégie commune pour 2025.
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Grace-Gaelle