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Crise post-électorale 2010-2011en Cote d’ivoire: Le procureur adjoint de la Cpi veut relancer les enquêtes

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La coopération judiciaire entre la Cour pénale internationale (CPI) et la Côte d’Ivoire semble aujourd’hui fragile, malgré les enquêtes toujours en cours sur les crimes commis lors des violences post-électorales de 2010-2011. Alors que les autorités ivoiriennes avaient exprimé leur satisfaction à l’idée d’une fermeture imminente du bureau de la CPI à Abidjan, le procureur adjoint de l’institution, Mandiaye Niang, rappelle que le travail de la Cour est loin d’être terminé. Ce rappel met en lumière la nécessité d’une collaboration renouvelée entre les deux parties pour mener à bien les enquêtes restantes.

Le contexte de la crise ivoirienne et les enjeux actuels

Les tensions post-électorales de 2010-2011 ont marqué un tournant tragique dans l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, entraînant des violences qui ont fait plusieurs milliers de victimes. Ces événements ont abouti à l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo, ainsi qu’à celle de ses proches, tels que Simone Gbagbo et Charles Blé Goudé. Si ces enquêtes initiales avaient bénéficié d’un fort soutien de la part du gouvernement ivoirien, la situation actuelle est beaucoup plus complexe. La CPI a désormais orienté ses investigations vers l’autre camp, notamment les Forces nouvelles, ancien groupe rebelle mené par Guillaume Soro.

Une enquête en difficulté : la coopération sous pression

Le second volet des enquêtes, qui cible les acteurs de la rébellion des Forces nouvelles, peine à avancer. Mandiaye Niang souligne que la coopération ivoirienne, pourtant essentielle pour obtenir des preuves concrètes, est de plus en plus difficile à obtenir. Malgré l’obligation légale des États membres de collaborer avec la CPI, l’absence d’un réel soutien ralentit considérablement les efforts des enquêteurs. Ceux-ci doivent faire face à des obstacles juridiques et diplomatiques qui rendent leur travail presque impossible sans le concours direct des autorités locales.

Les limites de la CPI face à la réticence des États

Les contraintes de la CPI sont claires : en tant qu’institution internationale, elle ne dispose pas de pouvoirs de coercition comme ceux des forces de l’ordre nationales. Elle dépend entièrement de la bonne volonté des États pour l’accès aux informations et aux suspects. Cette réalité met en lumière l’importance d’une coopération active pour faire avancer les enquêtes. Si les autorités ivoiriennes ont largement aidé la Cour lors des premières investigations, la situation actuelle laisse entrevoir une baisse d’engagement, notamment en raison de la complexité politique autour de la figure de Guillaume Soro.

Relancer le dialogue : une nécessité pour la justice internationale

Mandiaye Niang insiste sur le besoin de rétablir une coopération dynamique avec Abidjan. Bien que les enquêtes de la CPI soient au cœur d’un processus judiciaire, elles reposent sur des accords de partenariat et sur la transparence des informations partagées. Relancer ce dialogue serait un pas essentiel pour surmonter les blocages actuels et permettre à la justice internationale de compléter son travail en Côte d’Ivoire.

En conclusion, la crise ivoirienne de 2010-2011 continue d’alimenter des enquêtes cruciales pour la mémoire du pays et pour le respect des droits humains. Toutefois, sans une coopération étroite entre la Côte d’Ivoire et la CPI, les progrès risquent d’être lents, voire compromis. Les acteurs judiciaires doivent donc s’efforcer de renouveler leurs engagements pour garantir que la justice soit rendue à toutes les victimes des deux camps.

Grace-Gaelle

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