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Café-Cacao en Côte d’Ivoire : Les producteurs réclament une révision du prix pour la campagne 2024-2025

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Les principaux acteurs de la filière café-cacao en Côte d’Ivoire ont tenu le lundi 19 août 2024, à la Maison de la Presse au Plateau, Abidjan, une conférence de presse cruciale. Koné Moussa, président du Syndicat National Agricole pour le Progrès en Côte d’Ivoire (SYNAPCI), et Kanga Koffi, président de l’Association Nationale des Producteurs de Café-Cacao de Côte d’Ivoire (ANAPROCI), ont exprimé leurs préoccupations face aux défis grandissants de la filière.

Des inquiétudes sur l’avenir de la filière café-cacao

Au cœur de cette conférence de presse, les deux leaders syndicaux ont mis en lumière les difficultés structurelles et économiques auxquelles sont confrontés les producteurs de café-cacao. En première ligne, la question cruciale du prix du cacao pour la campagne 2024-2025, qui demeure une préoccupation majeure. Selon eux, la hausse des prix sur le marché mondial ne se reflète pas dans les revenus des producteurs, une situation qu’ils jugent injuste et insoutenable.

Kanga Koffi a souligné les échecs de la politique d’accompagnement des organisations professionnelles agricoles (OPA) par le Conseil Café Cacao, un organisme chargé de réguler la filière depuis 14 ans. Les coopératives, qui représentaient autrefois une part significative du marché intérieur, sont aujourd’hui marginalisées, captant seulement 20 % du marché, contre 80 % pour les pisteurs et acheteurs.

Un cadre institutionnel défaillant et des exploitations vieillissantes

La mise en place de l’Organisation Interprofessionnelle Agricole (OIA), censée restructurer la filière, est perçue comme un processus bâclé et opaque. Les producteurs se plaignent du manque de transparence et de concertation, craignant que cette nouvelle structure ne fasse qu’aggraver leurs difficultés.

Par ailleurs, l’état des exploitations agricoles est alarmant. Les plantations vieillissent, et le rendement chute en l’absence de distribution de semences sélectionnées depuis trois ans. Cette situation, combinée à l’inefficacité des politiques agricoles actuelles, appauvrit encore davantage les producteurs.

Appel à l’action : une grande concertation nécessaire

Kanga Koffi (ANAPROCI) et Koné Moussa (SYNAPCI) l

Face à l’urgence de la situation, Koné Moussa et Kanga Koffi appellent à une mobilisation générale des producteurs, des coopératives, et des associations pour une concertation nationale. Ils exhortent également le Président de la République, Alassane Ouattara, à prendre personnellement en main le dossier de la filière café-cacao.

Les producteurs demandent que pour la nouvelle campagne, l’État révise la fiscalité appliquée à la filière pour permettre aux producteurs de bénéficier pleinement de leurs efforts. Ils plaident pour un prix du cacao qui reflète véritablement la réalité du marché et les difficultés rencontrées par ceux qui sont au cœur de la production.

Un secteur en quête de réformes

La conférence de presse du 19 août 2024 met en lumière une crise profonde dans la filière café-cacao en Côte d’Ivoire. Les revendications des producteurs ne sont pas seulement économiques, elles sont aussi un appel à une réforme structurelle urgente. Le SYNAPCI et l’ANAPROCI soulignent l’importance d’une gestion équitable et transparente, afin de garantir la durabilité de cette filière essentielle pour l’économie ivoirienne.

DS

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