Sidi Ould Tah a été élu le 29 mai, président de la Banque africaine de développement (BAD) avec 76,18 % des voix au troisième tour, devançant largement son concurrent zambien Samuel Munzele Maimbo. Cette victoire consacre un parcours riche, enraciné en Mauritanie, et étendu sur plusieurs décennies dans les cercles de la finance et du développement international.
Originaire de Mederdra, dans le sud-ouest de la Mauritanie, Sidi Ould Tah est le fruit d’un environnement familial marqué par le savoir et l’engagement public. L’influence de figures comme son grand-père maternel, Mohamed Salem Ould Mkhaïrat, ancien ministre sous Moktar Ould Daddah, a été déterminante. Il a grandi dans la région de Trarza, à proximité de la frontière sénégalaise, dans une atmosphère de rigueur et de discrétion, traits qui marquent encore aujourd’hui sa personnalité.
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Formé dans les meilleures institutions – doctorat en sciences économiques à l’université de Nice-Sophia-Antipolis, DEA à Paris VII, programmes à Harvard, à la London Business School et au Swiss Finance Institute – il est aussi multilingue : arabe, français, anglais, avec des notions d’espagnol et de portugais.
Sa carrière débute dans les années 1980 à la Banque Mauritanienne pour le Développement et le Commerce. Il gravit les échelons rapidement, devenant directeur administratif et financier de la mairie de Nouakchott à seulement 23 ans. Ensuite, il occupe des postes clés au port autonome de Nouakchott, à l’Autorité Arabe pour l’Investissement et le Développement Agricole à Khartoum, puis à la Banque Islamique de Développement à Jeddah.
En 2006, Sidi Ould Tah revient en Mauritanie comme conseiller économique à la Présidence. Il entre au gouvernement en 2008, nommé ministre de l’Économie et des Finances, puis ministre des Affaires économiques et du Développement. Pendant près d’une décennie, il pilote la stratégie économique nationale, entre réformes fiscales, gestion macroéconomique et grands projets d’infrastructure.
En 2015, il prend la direction de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), poste qu’il occupe jusqu’à sa démission en avril 2025 pour se présenter à la présidence de la BAD. Sous son mandat à la BADEA, il œuvre au renforcement des liens économiques entre le monde arabe et l’Afrique subsaharienne.
Reconnu pour son sérieux, sa rigueur et sa vision à long terme, Ould Tah a représenté la Mauritanie auprès de nombreuses institutions internationales. Il a également siégé dans plusieurs conseils stratégiques et reçu plusieurs distinctions honorifiques, dont celles du Sénégal, de la Mauritanie et du Tchad.
Le 1er septembre, il prendra officiellement ses fonctions à la tête de la BAD. Son élection, soutenue massivement par les États membres, marque une étape importante pour l’institution panafricaine. L’Afrique attend désormais de lui qu’il mette à profit son expérience et ses compétences pour porter plus loin les ambitions de développement du continent.
GG