Le Parquet de Bingerville a annoncé le 29 avril 2025 le classement sans suite d’une plainte déposée contre Komé Bakary pour faux et usage de faux. Cette décision fait suite à une enquête en cours impliquant déjà le mis en cause, selon le communiqué officiel. Mais cette annonce est vigoureusement contestée par Assalé Tiémoko, auteur de la plainte en question, qui remet en cause la version des faits présentée par le Parquet.
Le 19 et 20 mars 2025, deux plaintes distinctes ont été déposées par MM. Mambo Gérard et Mambo Yapi contre M. Komé Bakary. Elles concernaient des accusations de faux et usage de faux, et ont été confiées au commissariat du 40e arrondissement de Cocody. Une information judiciaire a été ouverte le 4 avril 2025 pour les mêmes faits.

Quelques jours plus tard, le 25 mars, une nouvelle plainte a été adressée au Parquet de Bingerville par le député Assalé Tiémoko Antoine, ciblant également M. Komé Bakary. Selon le communiqué du Parquet, cette troisième plainte a été classée sans suite pour « inopportunité des poursuites », les faits étant déjà couverts par la procédure en cours.
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Cependant, Assalé Tiémoko dément formellement avoir déposé cette plainte à Bingerville. Dans une déclaration publiée le 29 avril, il précise :
« Je n’ai jamais déposé de plainte au Parquet de Bingerville, mais bien au Parquet du Plateau. Ma plainte portait non seulement sur des faits de faux, mais aussi sur une présomption de fraude sur la nationalité ivoirienne. »
Il explique que sa plainte, enregistrée sous le numéro 602, a été transférée sans notification préalable vers Bingerville et confiée au commissariat du 40e arrondissement. Il affirme n’avoir jamais été contacté officiellement par les autorités depuis le dépôt de sa plainte.
« Depuis le 12 avril, je n’ai reçu aucun appel, ni convocation, ni mail du commissariat ni du parquet », insiste-t-il.
Le député estime donc incompréhensible que le Parquet évoque « de nombreuses tentatives » pour lui notifier le classement. Il précise que ce n’est que dans la nuit du 28 au 29 avril que son collaborateur a été brièvement contacté par le commissariat, soit plus d’un mois après le dépôt initial de la plainte, et après son départ pour la Chine.
Pour Assalé Tiémoko, le timing du communiqué — publié 48 heures après son départ de Côte d’Ivoire — soulève des interrogations :
« Je suis donc perplexe face à ce communiqué et je m’interroge sur son objectif », conclut-il.
Alors que le fond du dossier reste sensible, notamment en raison des implications autour de la nationalité ivoirienne, cette controverse illustre les tensions croissantes entre certaines institutions judiciaires et des figures politiques en quête de transparence. Le silence du principal concerné, Komé Bakary, demeure pour l’instant total.
GG