Alpha Blondy ne désarme pas. Après ses propos remarqués sur RFI concernant le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, l’artiste ivoirien revient sur le devant de la scène avec une nouvelle déclaration qui fait déjà du bruit. Dans une interview publiée par L’Intelligent d’Abidjan ce 15 avril, il affirme à nouveau que l’ancien président ivoirien n’a pas été libéré par la Cour pénale internationale (CPI) pour cause d’innocence, mais par défaut de preuves.
« Il n’est pas libre par innocence mais pour insuffisance de preuves », déclare le chanteur, s’appuyant sur la formulation du verdict, qu’il estime claire et accessible à tous.
Pour rappel, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés par la chambre d’appel de la CPI le 31 mars 2021. La Cour a confirmé le jugement de première instance, qui avait estimé que les preuves avancées par l’accusation étaient « exceptionnellement faibles ». Les deux hommes étaient poursuivis pour des crimes commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait environ 3 000 morts à Abidjan.
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Mais pour Alpha Blondy, cet acquittement ne doit pas être confondu avec un blanc-seing moral. Il s’interroge : pourquoi, si Gbagbo a réellement été reconnu innocent, n’a-t-il pas poursuivi la CPI pour détention arbitraire ? Il insiste : « Les avocats de Gbagbo ne sont pas des amateurs. Ils savent parfaitement ce qu’un innocent peut réclamer après dix années passées derrière les barreaux. »
L’artiste va plus loin. Selon lui, si Gbagbo n’a pas cherché réparation, c’est qu’il n’était pas juridiquement blanchi. Et il le dit sans détour : « C’est 10 ans de prison gratuite, il va laisser ça passer sans rien dire, alors qu’il pourrait toucher des millions ? »
Cette sortie relance une vive controverse, surtout après la réponse ferme du camp Gbagbo. Dans un communiqué signé de Me Habiba Touré, la porte-parole de l’ancien président réfutait toute idée que le président Alassane Ouattara ait facilité le retour de Gbagbo, comme l’avait affirmé Alpha Blondy. « Tout a été fait pour l’empêcher », affirmait-elle, rappelant les obstacles juridiques et politiques qu’a rencontrés l’ancien président, y compris son absence aux obsèques de sa mère et sa condamnation dans l’affaire de la BCEAO.
Fabrice Lago, cadre du parti PPA-CI, a également réagi : « Il n’a pas bénéficié d’un non-lieu. Il a été acquitté. Quand on est acquitté, on est innocent, parce que l’accusation a échoué à prouver sa culpabilité. C’est facile à comprendre quand on n’a rien fumé. »
Face aux critiques, Alpha Blondy persiste et pose la question qui l’obsède : « Si on dit que le verdict est clair, alors expliquez-moi. Je veux comprendre. »
S’il avait appelé à la retenue après la première polémique, ce 15 avril sur la chaîne bruxelloise BX1, il a tenu à clarifier une chose : « Je ne m’excuse pas, parce que je n’ai rien fait de mal. »
GG