La récente polémique autour d’un prétendu soutien financier de 100 millions de francs CFA, reçu par Pascal Affi N’guessan de la part du RHDP lors de la campagne des municipales et régionales de 2023, secoue profondément le Front Populaire Ivoirien (FPI). Ce soutien, révélé lors d’une émission télévisée sur NCI 360 le 15 septembre 2024, met en lumière de graves accusations concernant la transparence et l’intégrité de la gestion du parti.
Un soutien financier controversé
Selon les déclarations, ce montant proviendrait de monsieur Ahondjon, membre de la liste d’Affi N’guessan aux élections régionales du Moronou, et aurait été octroyé dans le cadre d’un partenariat avec des fonds conséquents en provenance du président de la République. Cependant, ce soutien financier, d’une ampleur non négligeable, n’aurait jamais été mentionné ni devant le secrétariat exécutif, ni devant le comité central, ni devant le comité de contrôle du FPI.
Cette situation suscite des interrogations non seulement sur la transparence des actions du président du FPI, mais également sur la direction morale et éthique du parti sous sa gouvernance.
Une exigence de démission immédiate
Face à ces révélations, la section française du FPI, par la voix de Nicolas Lasme, Secrétaire National Europe en charge des Relations avec les Organisations de la Société Civile et des Représentations Locales des autres Partis et Organisations Politiques, a officiellement exigé la démission de Pascal Affi N’guessan. Après 23 ans à la tête du FPI, correspondant à quatre mandats présidentiels, de nombreux cadres estiment qu’il est temps de passer la main pour insuffler une nouvelle dynamique au parti.
Lasme plaide pour la convocation d’un secrétariat exécutif extraordinaire et d’un comité central extraordinaire afin de faire la lumière sur ces allégations et d’informer les militants ainsi que l’opinion publique nationale et internationale.
Un parti en quête de renouveau
Au-delà de cette affaire, des tensions internes minent également le parti. Plusieurs démissions de haut rang, dont celles de la présidente des femmes, Anne Gnahoret, et de plusieurs vice-présidents, viennent souligner une crise de leadership. Les relations tendues entre Affi N’guessan et certains membres influents du parti, comme Issiaka Sangaré, le Secrétaire Général numéro 2, ne font qu’accentuer les divisions.
Alors que le congrès pour l’élection du président du FPI est prévu les 8 et 9 septembre à Yamoussoukro, certains militants appellent au report de l’événement. L’objectif serait de permettre une analyse plus approfondie des rapports moraux et financiers, notamment en ce qui concerne la gestion des fonds. De plus, certains membres critiquent la concentration des activités du FPI dans le Moronou, remettant en question l’influence du parti à l’échelle nationale.
Grace-Gaëlle