Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) de Côte d’Ivoire a révélé avoir enregistré 42 plaintes liées à des violences homophobes, à la suite de la montée des agressions contre la communauté LGBTQ+ dans le pays, un phénomène également connu sous le nom de « phénomène Woubis ». Cette déclaration a été faite par la présidente du CNDH, Namizata Sangaré, lors d’un briefing diplomatique tenu le 12 septembre 2024 au siège du CNDH à Abidjan-Cocody.
Au cours de cette rencontre, Mme Sangaré a exprimé la préoccupation du CNDH face à la détérioration du climat social autour du phénomène des Woubis, indiquant que les violences ont évolué de la sphère numérique vers des agressions physiques dans des quartiers tels que Socogi à Yopougon et à Bouaké. « Nous avons enregistré 42 saisines et nous nous sommes auto-saisis dans certains cas », a-t-elle précisé devant les diplomates présents.
Mme Sangaré a appelé la population à la tolérance, rappelant que les personnes LGBTQ+ sont des citoyens bénéficiant des mêmes droits humains garantis par la Constitution ivoirienne et les traités internationaux ratifiés par le pays.
Conditions carcérales préoccupantes
Lors de ce même événement, la présidente du CNDH a également abordé la question des droits humains en général en Côte d’Ivoire, en se penchant notamment sur la situation des détenus dans les prisons du pays. Selon une enquête menée par le CNDH du 10 au 14 juin 2024, les prisons ivoiriennes abritent 23 515 détenus, dont 51,27 % sont en attente de jugement.
Mme Sangaré a déploré que les personnes en détention provisoire soient traitées de la même manière que les condamnés dans la majorité des établissements pénitentiaires. Elle a également souligné que 520 détenus avaient formé un pourvoi en cassation.
Pour remédier à ces situations, le CNDH a formulé plusieurs recommandations, dont un appel aux magistrats pour une application plus rigoureuse des alternatives à l’incarcération et une meilleure gestion des délais de détention provisoire.
DS