Le général Saddam Haftar, fils du commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL), Khalifa Haftar, a été reçu à Niamey par le président du Niger, Abdourahamane Tchiani. Cette visite officielle s’inscrit dans le cadre d’un renforcement des liens militaires et stratégiques entre la Cyrénaïque et le régime militaire nigérien.
Agissant en tant qu’émissaire de son père, Saddam Haftar a transmis les salutations de Khalifa Haftar au président Tchiani et a exprimé l’engagement de la partie libyenne en faveur de la sécurité régionale et de la lutte contre le terrorisme. Selon le Département de la communication militaire de l’ANL, les discussions ont porté sur les évolutions régionales et internationales, ainsi que sur les possibilités de coopération sécuritaire entre les deux pays. Les deux parties visent notamment à stabiliser la zone frontalière entre la Libye et le Niger, un territoire sensible pour le contrôle des migrations, du trafic d’armes et des groupes djihadistes.
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À l’issue de la rencontre, le président Tchiani a remis à Saddam Haftar la plus haute distinction nigérienne, le Nishan al Istihqaq al Watani, en reconnaissance de l’action des forces libyennes dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Cette visite s’inscrit dans une dynamique de rapprochement amorcée ces derniers mois. En septembre, des négociations ont été engagées entre le clan Haftar et la junte nigérienne autour de l’éventuel contrôle de l’ancienne base militaire française de Madama, située près de la frontière libyenne. Cet accord permettrait à l’ANL d’utiliser cette base comme point d’appui logistique dans une région instable, autrefois sous contrôle de l’opération française Barkhane.
L’axe Benghazi-Niamey inclurait également des échanges commerciaux et logistiques. La Libye fournirait carburant et denrées alimentaires au Niger, avec en retour des investissements dans les secteurs agricole et immobilier, ainsi que des concessions sur le plan sécuritaire. Des sources indiquent qu’un partenariat indirect pourrait aussi être mis en place avec la Fédération de Russie, présente militairement en Cyrénaïque.
La venue de Saddam Haftar intervient peu après l’arrestation, par les forces de l’ANL, de Mahmoud Salah, chef du Front patriotique de libération nigérien, capturé à Qatrun dans le sud libyen. Salah était accusé d’actes de sabotage contre les infrastructures énergétiques nigériennes, dont certaines exploitées par PetroChina.
Cette rencontre marque une étape dans les relations entre Niamey et Benghazi, dans un contexte régional marqué par de profonds bouleversements.
GG