Issiaka Sangaré, ancien secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), est sorti de son silence après son éviction par le président du parti, Pascal Affi N’Guessan. À quelques mois des élections présidentielles, le FPI traverse une crise interne alimentée par des divergences stratégiques et des décisions unilatérales, au cœur desquelles se trouve la rupture du partenariat avec le RHDP.
Rupture avec le RHDP : une décision contestée….
Le point de départ de la tension au sein du FPI est lié à la décision de Pascal Affi N’Guessan de mettre fin à l’alliance avec le RHDP, sans consultation préalable de la direction du parti. Sangaré, qui occupait un poste central au sein de l’organisation, critique cette rupture, affirmant qu’elle n’a pas respecté les règles de transparence et de concertation.
D’après Sangaré, cette décision aurait dû être précédée d’une évaluation collective des résultats de ce partenariat. Il reproche à Affi N’Guessan d’avoir refusé d’effectuer ce bilan, ce qui, selon lui, a semé le doute et créé un climat de méfiance au sein de la direction. Pour Sangaré, ce refus de transparence cachait des informations cruciales, notamment certaines transactions non divulguées, dont une somme de 100 millions de FCFA, supposément reçue dans le cadre des élections locales de 2023.
L’appel de Bonoua : un autre point de fracture…..
Outre la rupture avec le RHDP, une autre source de désaccord réside dans la réponse d’Affi N’Guessan à l’appel de Bonoua, une initiative lancée par Laurent Gbagbo en juillet. Selon Issiaka Sangaré, cette démarche était en réalité planifiée de longue date par Affi, qui aurait manipulé les débats internes pour légitimer sa décision, tout en écartant les avis de ses collaborateurs.
Pour Sangaré, cette gestion autoritaire du parti est inacceptable. Il accuse Affi N’Guessan de diriger le FPI comme une « entreprise personnelle » et de ne pas tenir compte des valeurs collectives qui fondent le parti. Cette absence de dialogue et de courtoisie, selon lui, a précipité le parti dans une impasse, rendant difficile toute réconciliation interne.
Une vision différente pour l’avenir du FPI…..
Malgré ces tensions, Issiaka Sangaré ne se montre pas résigné. Il affirme vouloir continuer à œuvrer, avec d’autres membres du parti, pour réorganiser le FPI et ramener la formation politique sur une voie qui correspond aux aspirations de ses militants.
Cette crise interne révèle une fracture profonde au sein du FPI, à un moment critique pour son avenir politique. Alors que les élections présidentielles approchent, le parti devra surmonter ces divisions pour espérer peser sur l’échiquier politique national.
Grace-Gaëlle