Le Burkina Faso franchit une nouvelle étape dans l’affirmation de sa souveraineté avec le lancement récent d’un passeport biométrique novateur, marquant une rupture claire avec les pratiques régionales en omettant le logo et la mention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Développé en partenariat avec la société chinoise Emptech, ce passeport intègre des technologies de pointe, avec une puce électronique avancée permettant une gestion sophistiquée des données biométriques.
Parfait Louré, directeur général de l’Office national d’identification (ONI), a souligné que ce nouveau document propulse le Burkina Faso est à l’avant-garde de l’innovation technologique en Afrique de l’Ouest. A l’entendre, cette initiative vise à renforcer la sécurité nationale tout en simplifiant les procédures administratives pour les citoyens.
Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a également mis en avant les améliorations considérables qu’apporte ce passeport, notamment la possibilité de pré-enrôlement en ligne, l’adaptation aux environnements connectés ou déconnectés, et la transmission instantanée des données vers les ambassades. Ces évolutions visent à faciliter la gestion des documents d’identité et à accélérer le processus d’obtention pour les citoyens burkinabés.
L’ancien passeport toujours valide…
Le prix du nouveau passeport reste inchangé à 50 000 FCFA, garantissant une transition sans heurts pour les citoyens.
L’ancien passeport, toujours valide jusqu’à expiration, permet aux détenteurs de poursuivre leurs voyages et démarches administratives en toute sérénité.
Cependant, la suppression des symboles de la CEDEAO du passeport suscite de vives réactions, ouvrant le débat sur les relations futures du Burkina Faso avec l’organisation régionale. L’ancien passeport CEDEAO, introduit en 2016, symbolisait la liberté de circulation sans visa dans les pays membres, un pilier de l’intégration économique en Afrique de l’Ouest. La décision du Burkina Faso de s’en dissocier pourrait indiquer une volonté de redéfinir sa position au sein de la région.
Ce choix s’inscrit dans un contexte plus large, où le Burkina Faso, le Mali, et le Niger ont officiellement annoncé, le 28 janvier 2024, leur intention de quitter la CEDEAO. Cette démarche marque une volonté de ces États de repenser leurs relations avec l’organisation. Selon les règles de la CEDEAO, cette sortie deviendrait effective un an après notification officielle. Malgré les tentatives de médiation lors du dernier sommet des chefs d’État de l’organisation à Abuja, en juillet 2024, aucune avancée significative n’a été réalisée pour faire revenir ces pays sur leur décision.
Ce nouveau passeport symbolise donc plus qu’une simple innovation technologique ; il reflète une affirmation croissante de la souveraineté nationale du Burkina Faso et un repositionnement géopolitique qui pourrait redessiner les équilibres en Afrique de l’Ouest.
DS
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