O. B, un jeune âgé d’une vingtaine d’année, résident auparavant dans la commune d’Anyama s’est présenté devant le Tribunal criminel d’Abidjan Plateau pour répondre des actes de meurtre sur la personne de Sidibé Amadou, son ami d’enfance , d’association de malfaiteurs et de vol de nuit. C’était à l’audience du 3 avril 2024.
Interrogé pour donner sa version des faits, O.B a d’abord indiqué qu’il ne reconnaissait pas les faits d’association de malfaiteurs et de vol de nuit.
En ce qui concerne le meurtre de Sidibé Amadou, il a avoué avoir entrepris une lutte de couteau avec ce dernier qui a fini par blessé le défunt à la cuisse. Laquelle blessure a engendré un saignement abondant causant la mort du jeune homme.
À la lumière des explications de l’accusé, les faits se sont déroulés dans la nuit du 28 février au 1er mars 2024 pendant la veillée funèbre d’une de leur connaissance.
À l’entendre, le défunt, mécanicien de profession n’a jamais été violent, ni alcoolique encore moins voleur.
Selon O.B, c’est le jour de la veillée qu’il a abusé de l’alcool gratuit qui était servi. Après quoi, il a tenté d’aller voler les habitations qui se trouvaient autour de la veillée funèbre.
C’est en voulant l’empêcher selon lui de commettre un tel acte que celui-ci s’est retourné contre lui avec l’intention de le blesser avec son couteau.
« Moi, je n’avais pas de couteau en main. C’est lui qui tenait le couteau. Quand nous avons lutté, nous sommes tombés. C’est là que le couteau à piquer dans sa cuisse. Il a été pris de vertiges et est tombé. Je l’ai pris pour le conduire chez ses parents et je leur ai expliqué. Je voulais même chercher du travail pour participer à ses soins, mais il est décédé. C’est là que la police m’a arrêté » a déclaré O.B.
La version d’une autre victime change la donne….
Pourtant, une autre version vient mettre en doute les explications de l’accusé.
Il s’agit de celle de Djibril Amadou, qui a été victime d’agression lors de cette même nuit alors qu’il s’occupait de la gérance du Kiosque de son père situé le dans le même quartier.
En effet, dans le procès-verbal de police, l’individu relate qu’il a reçu la visite d’un surnommé Le Gourou, qui lui intimer l’ordre de lui donner sa recette. Ce dernier qu’il a identifié comme un habitant du quartier Palmerai de la commune d’Anyama lui a donné des coups de couteau pour l’obliger à obéir.
Le couteau s’étant fracturé pendant la lutte, Le Gourou a décidé de prendre la fuite quand il a vu que Djibril Amadou s’était lui aussi saisi d’un couteau pour continuer la bagarre. En le poursuivant, le tenancier du Kiosque s’est rendu compte qu’ils’ étaient en fait deux pendant son agression. Le complice de Le Gourou dont il a seulement vu la silhouette était chargé de monter la garde.
Toujours dans le procès-verbal, Djibril Amadou, raconte que le matin de son agression, les habitants du quartier lui ont rapporté le drame de la veille où Sidibé Amadou a perdu la vie.
Selon Djibril Amadou, aux dires des habitants du quartier, le complice de Le gourou n’était en fait qu’O.B, le cousin son père. C’est donc à se moquant du fait que l’accusé s’était impliqué dans le vol dans une opération de vol qui implique un membre de sa famille que pris de colère O.B, a décidé d’utiliser son couteau contre son ami d’enfance qui n’arrêtait pas de rire de lui.
En plus de cela, les enquêtes de la police ne révèlent qu’O.B et le Le Gourou qui avait pour habitude de voler les ménages pendant les nuits, ont été dénoncés par un habitant du quartier sur qui ils sont tombés nez à nez alors qu’il s’apprêtait à opérer dans un hôtel. Ils ont rebroussé chemin lorsqu’ils ont vu que l’individu était l’un de leurs aînés du quartier.
À l’’audience Maiga Amadou, le cousin d’O.B., père du tenancier du kiosque s’est présenté pour témoigner en faveur de l’accusé. Il a fait savoir que son fils Djibril Amadou se porte bien et qu’il est rentré au Burkina Faso, son pays natal. Il a décrit son cousin comme une personne n’ayant jamais tenté de lui faire de mal. À l’entendre, il n’a aucun lien de parenté avec le défunt. Quant au surnommé Le Gourou dont personne ne connaît la réelle identité, ses parents et lui ont quitté le quartier les jours qui ont suivi les faits.
DANIELLE SERI