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«Ouattara est dans un scénario pire que catastrophe »

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Ce timing, ajouté à la frénésie qui s’empare de la vie publique, rappelle à nos mémoires les douloureux évènements de 2010/2011.

Toutes choses qui mettent à l’épreuve notre soif légitime de sérénité. Toutefois, il se trouve que la résolution des conflits sociaux et politiques, inhérents à tous les Etats, épouse depuis quelques années un cours plus apaisé et civilisé. Les affrontements de rue entre forces de maintien de l’ordre et manifestants, avec leur corollaire de blessés, de mutilés, de disparus et de morts, se raréfient, au profit de rencontres et négociations, longues, ardues et ne paraissant pas connaitre de fin, mais d’où sort toujours la voie médiane d’entente qui met fin aux crises et ramène à une situation normale.

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Il en résulte conséquemment la reprise du cours normal des choses et d’aller de l’avant. La situation en Algérie et au Soudan étaye nos propos. Au jour le jour, nous prions pour la paix dans ces pays frères, afin que soient évités ou limités les dégâts humains.

Observateur engagé et acteur de la scène publique nationale depuis des décennies en Côte d’Ivoire et las de nous réduire à partager les appréhensions grandissantes des observateurs politiques, économiques et sociaux, tous bords confondus, nous décidons de nous abreuver à la source de l’humilité pour aller parler à ceux qui, sans conteste, ont le poids d’influencer le cours des choses en Côte d’Ivoire.

Il s’agit, bien entendu, du Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, Président du RHDP, du Président Henri Konan Bédié, Président du PDCI, et du Président Laurent Gbagbo, Président du FPI. Chacun, avec ses alliés et partenaires, ils sont les piliers du trigone ivoirien. Lors, le propos à tenir aura, à notre avis, la force de la simplicité et de la clarté. Rester sur les lignes présentes, pour arriver à une élection présidentielle en octobre 2020 relèverait de l’insensé.

Il s’entend donc que les élections ne doivent pas être convoquées tant que l’ensemble de la classe politique et la société civile, n’aura pas agréé l’organisme et les personnes qui auront pour tâche de les préparer, les conduire et d’en proclamer les résultats. Résultats qui, de surcroit, doivent être limpides, sans contestation et agréés de tous. Hélas, sur ce point fondamental, l’accord n’a pu se faire entre les trois pôles.

Le décret pris par le Président Alassane Ouattara le 9 août 2019, présentant l’ossature de l’organisme qui sera investi de cette mission, procède d’une sèche manifestation d’autorité régalienne. Mais il va tout naturellement se produire que les deux pôles (PDCI et FPI) n’ayant pas agréé la nouvelle CEI n’auront pas d’autre choix que de refuser d’y désigner des représentants, au moment de sa constitution. Et la même logique d’airain leur commandera de ne pas prendre part à des élections organisées par ledit organisme.

Même si, après coup, l’ensemble des éléments des Forces de Défense et de Sécurité devaient lui assurer quiétude dans sa gouvernance, et même avec un arsenal d’équipements de répression plus redoutable et sophistiqué que ce qui a été exhibé lors du défilé du 7 août 2019, ce Chef de l’Etat ne pourra jamais jouir des conditions de sérénité et de quiétude qu’impose la lourde tâche de gérer un pays et ses hommes.

Et en plus du déni interne, l’extérieur le considèrera comme éternellement en sursis. Ce scénario est pire que catastrophe et devrait être un cauchemar pour le Président Alassane Ouattara lui-même qui ne voudra pas se voir reproché d’avoir, devant l’histoire, porté si grandement atteinte à la paix sociale en Côte d’Ivoire.

Nous donnons fort à parier que ce schéma sera également insupportable aux Présidents Bédié et Gbagbo, qui, après les affres de 2011, n’ont de cesse d’inviter toute la Côte d’Ivoire à se pardonner, réconcilier et bannir à jamais toute crise consécutive à des élections. Ces trois grandes oreilles étant, à notre avis, aussi attentives qu’impatientes, le message se doit d’être bien conçu, avec toutes les volontés civiles engagées pour la nation.

Le citoyen Anaky Kobena fait savoir, à toute la nation ivoirienne, sa décision de s’atteler à cette tâche légitime de porter la voix du peuple ivoirien inquiet aux trois Présidents, à commencer par le Chef de l’Etat, le Président Alassane Ouattara. Nos remerciements et notre gratitude aux partis politiques, autorités traditionnelles, autorités religieuses, animateurs de la société civile, qui sont déjà de cœur et à l’œuvre avec nous. Que tous ceux qui seront appelés réagissent en ne pensant qu’à la Côte d’Ivoire

Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !

Anaky Kobenan